Mohamed Lakhdar Hamina, seul Africain couronné par une Palme d’or à Cannes, est mort à 95 ans

Culture. Le réalisateur et producteur algérien Mohamed Lakhdar Hamina est décédé vendredi 23 mai à Alger à l’âge de 95 ans, a annoncé sa famille. Il demeure à ce jour le seul cinéaste africain à avoir remporté la Palme d’or du Festival de Cannes, en 1975, pour Chronique des années de braise, une fresque historique sur la genèse de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie.

Mohamed Lakhdar Hamina, seul Africain couronné par une Palme d’or à Cannes, est mort à 95 ans
Le réalisateur et producteur algérien Mohamed Lakhdar Hamina est décédé vendredi 23 mai à Alger à l’âge de 95 ans, a annoncé sa famille. - Wikicommons

Le réalisateur et producteur algérien, Mohamed Lakhdar Hamina, s'est éteint à son domicile à Alger, vendredi 23 mai, ont annoncé ses enfants.

Il est l'un des rares réalisateurs africains et arabes à avoir concouru quatre fois au Festival de Cannes, remportant deux distinctions majeures, le prix de la première œuvre pour "Le Vent des Aurès" en 1967, et la prestigieuse Palme d'Or pour "Chronique des années de braise" en 1975.

Le jour de son décès, un hommage lui a été rendu lors du festival de Cannes en projetant la version 4K de son œuvre Chronique des années de braise dans le cadre du programme Cannes Classic.

Un cinéaste autodidacte

Né le 26 février 1934 à M'sila dans l'Aurès (nord-est), Mohamed Lakhdar Hamina est le fils de modestes paysans des hauts plateaux. Après être passé par une école d'agriculture, il poursuit ses études en France en 1952. Six ans plus tard, en 1958, pendant la Guerre d'Algérie (1954-1962), il est appelé sous les drapeaux et rejoint la résistance algérienne à Tunis. Durant le conflit, son père est enlevé, torturé et tué par l'armée française. 

C'est durant un stage aux actualités tunisiennes, qu'il tourne ses premiers courts-métrages et se spécialise dans la prise de vue dans une école de cinéma de Prague (République Tchèque).

À l'indépendance, il devient directeur des actualités algériennes, jusqu'en 1974. Il prendra aussi la direction, entre 1981 et 1984, de l'Office national pour le commerce et l'industrie cinématographique algérienne.

Abandonnant les documentaires pour la fiction, il marque les esprits dès son premier long-métrage, "Le Vent des Aurès" (1967). Inspiré de l'histoire de sa grand-mère, le film, déjà récompensé à Cannes avec le Prix de la première
œuvre, montre le combat d'une mère pour retrouver son fils prisonnier des Français.

La consécration avec Chronique des années de braise

Dans Chronique des années de braise, la lutte pour l'indépendance de l'Algérie est au cœur de cette grande fresque historique. Elle raconte en six tableaux, de 1939 à 1954, la naissance d'une nation avec le cheminement du peuple algérien jusqu'à l'embrasement contre la colonisation française et la guerre d'indépendance (1954-1962).

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Les rendez-vous santé
Nos applications
Facebook
Twitter
Instagram
Mohamed Lakhdar Hamina, seul Africain couronné par une Palme d’or à Cannes, est mort à 95 ans