Les corps sans vie de 11 personnes découverts sur l'archipel des Grenadines : venaient-ils du Mali ?

Les corps de onze personnes et des passeports maliens ont été retrouvés sur la côte d'une île de l'archipel des Grenadines, a annoncé la police, qui poursuit son enquête et ne confirme pas l'hypothèse qu'il s'agisse de migrants clandestins ayant dérivé. Le navire a échoué à dans la zone de Little Bay, Cherry Hill, sur l'île de Canouan lundi 26 mai, selon la page Facebook de la police de Saint-Vincent et Grenadines.

"Les restes étaient dans un état avancé de décomposition (...). Plusieurs passeports ont été récupérés sur les lieux, qui semblent provenir de la République du Mali", a dit la police mardi 27 mai, ajoutant que l'enquête se poursuivait "en étroite collaboration avec les partenaires régionaux et internationaux pour vérifier l'origine du navire et l'identité des personnes à bord".

Les dangers de l'océan

La police ne se prononce pas sur l'hypothèse qu'il puisse s'agir de migrants clandestins qui auraient pu dériver jusqu'ici après avoir tenté de rallier l'Europe via l'archipel des Canaries, au large des côtes africaines. Dans son rapport sur l'année 2023, l'ONG espagnole de défense des migrants clandestins Caminando Fronteras écrivait que "les embarcations de pêche utilisées pour emprunter cette route migratoire courent un grave risque lorsqu'elles pénètrent dans l'Atlantique, car toute panne de moteur ou perte de cap les entraîne inexorablement vers les coeurs de l'océan", évoquant un cas où une embarcation partie de Mauritanie en 2021 est arrivée sur l'île de Tobago (Trinité et Tobago).

Une route migratoire dangereuse

La route des Canaries est une des principales voies d'immigration clandestine d'Afrique vers l'Europe. Après un nombre record d'arrivées aux Canaries en 2024 (46 843 migrants irréguliers), le rythme a ralenti (10 882 depuis le début de 2025 jusqu'à la mi-mai, soit 34,4 % de moins que pendant la même période en 2024).