Togo : manifestations dispersées à Lomé, déploiement massif de forces de l’ordre après des appels à la révolte

Actus. Des manifestants ont été dispersés vendredi 6 juin à Lomé, au Togo, après des appels à protester contre le régime de Faure Gnassingbé. Gendarmes, policiers et répression numérique à l’ordre du jour.

Togo : manifestations dispersées à Lomé, déploiement massif de forces de l’ordre après des appels à la révolte
Vendredi 6 juin, la capitale togolaise Lomé a été le théâtre d’un déploiement impressionnant des forces de l’ordre, après la dispersion musclée de manifestants venus protester contre le régime du président Faure Gnassingbé - Illustration - Flickr

Vendredi 6 juin, la capitale togolaise Lomé a été le théâtre d’un déploiement impressionnant des forces de l’ordre, après la dispersion musclée de manifestants venus protester contre le régime du président Faure Gnassingbé.

Aux carrefours stratégiques et dans plusieurs quartiers réputés proches de l’opposition, gendarmes et policiers étaient visibles en nombre, selon un journaliste de l’AFP présent sur place.

Des manifestations rares mais explosives

Dans la matinée, quelques dizaines de manifestants ont tenté de se rassembler, notamment près du palais présidentiel, mais ont été rapidement dispersés à coups de gaz lacrymogène.

Déjà dans la nuit de jeudi à vendredi, des jeunes manifestants avaient arpenté les rues pendant plus de deux heures, avant d’être également dispersés.

Plusieurs journalistes couvrant les événements ont été brièvement interpellés et contraints d’effacer leurs images, illustrant la volonté des autorités de limiter toute trace visuelle de la contestation.

Une contestation qui part des réseaux

Ces manifestations ont été lancées via les réseaux sociaux, à l’initiative de jeunes, militants et membres de la société civile, en réaction à :

  • La réforme constitutionnelle récente qui consolide le pouvoir de Faure Gnassingbé,
  • La hausse du prix de l’électricité,
  • Et les arrestations de voix critiques du régime.

Le cas Aamron : symbole d'une pression psychologique ?

La mobilisation a pris un nouveau tournant jeudi avec la réapparition du rappeur contestataire Aamron, 10 jours après son arrestation à son domicile.

Dans une vidéo largement partagée, il s’excuse auprès du président Gnassingbé et affirme être désormais interné en hôpital psychiatrique pour “dépression aggravée”.

Une mise en scène jugée troublante par les militants, qui y voient un message d’intimidation directe envers la jeunesse contestataire.

Le pouvoir brandit la loi contre la cyber-contestation

Le gouvernement togolais a publié un communiqué sévère vendredi, menaçant les auteurs de messages appelant au “soulèvement populaire” de poursuites aggravées.

Le simple fait d’utiliser les réseaux sociaux pour appeler à manifester est désormais présenté comme une infraction aggravée, pouvant valoir peine de prison.

L’étau se resserre sur les voix dissidentes

Le Togo reste sous la coupe de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 après 38 ans de règne de son père. Avec la récente réforme constitutionnelle instaurant un régime parlementaire taillé sur mesure, il est désormais l’homme fort absolu du pays.

Plusieurs activistes restent détenus ou sous pression, comme Affectio, poète emprisonné depuis janvier après avoir publié un texte critique sur les réseaux sociaux.

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Les rendez-vous santé
Nos applications
Facebook
Twitter
Instagram
Togo : manifestations dispersées à Lomé, déploiement massif de forces de l’ordre après des appels à la révolte