Quelques jours après l’annonce du retrait du groupe paramilitaire Wagner du Mali, le Kremlin a déclaré lundi 9 juin 2025 vouloir renforcer ses liens militaires avec les pays africains.
« La présence russe en Afrique ne cesse d’augmenter », a affirmé Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, ajoutant que Moscou souhaite approfondir sa coopération « tous azimuts », notamment en matière de défense et de sécurité.
Ce message confirme la volonté du pouvoir russe de rester un acteur militaire de premier plan sur le continent, même après le départ de Wagner, présent au Mali depuis 2021.
Wagner quitte le Mali, Africa Corps prend le relais
Si Dmitri Peskov n’a pas directement évoqué le départ de Wagner, plusieurs sources diplomatiques et sécuritaires ont indiqué à l’AFP que ses contingents seraient réintégrés dans l’« Africa Corps », une structure placée sous le contrôle du ministère russe de la Défense.
Ce changement marque une institutionnalisation progressive de la présence militaire russe en Afrique, dans un contexte où Moscou cherche à offrir un soutien sécuritaire alternatif à celui des puissances occidentales, notamment en Afrique de l’Ouest.
Le Mali, symbole d’un basculement géopolitique
Depuis les coups d’État de 2020 et 2021, la junte dirigée par le général Assimi Goïta a rompu son partenariat militaire avec la France pour se rapprocher de la Russie, faisant appel à Wagner pour sécuriser son territoire face aux groupes jihadistes.
L’arrivée de Wagner avait suscité de nombreuses critiques de la part des ONG de défense des droits humains, en raison des méthodes brutales employées sur le terrain. Malgré ce retrait officiel, la coopération militaire entre Bamako et Moscou se poursuit, désormais sous une forme plus officielle.
La Russie renforce sa stratégie d’influence en Afrique
Isolée par les sanctions occidentales depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022, la Russie a intensifié ses partenariats en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient. Elle s’appuie sur un discours valorisant la lutte contre le "néocolonialisme" et la promotion d’un « ordre mondial plus juste », qui trouve un écho favorable auprès de plusieurs dirigeants africains.
Le Kremlin entend ainsi capitaliser sur l’héritage soviétique et l’aspiration de certains pays africains à une autonomie stratégique, loin de l’influence occidentale. Dans ce contexte, le départ de Wagner du Mali apparaît moins comme un retrait que comme une recomposition de la présence militaire russe sur le continent.
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