Une "détention arbitraire "
"Nous avons saisi la chambre d'accusation depuis le 19 mai 2025 à cause du caractère arbitraire de la détention de notre client", a indiqué à l'AFP Francis Kadjilembaye, coordinateur du collectif des avocats de la défense. "Après trois heures de plaidoiries et en dépit de tous les moyens de droit mis à la disposition de la chambre, le président de la chambre a conclu que la demande est recevable en la forme, mais mal fondée dans le fonds", a détaillé l'avocat.
Arrêté le 16 mai, le chef du parti d'opposition Les Transformateurs est poursuivi par la justice pour "incitation à la haine, à la révolte, constitution et complicité de bandes armées, complicité d'assassinat, incendie volontaire et profanation de sépultures". Le 14 mai, 42 personnes, "majoritairement des femmes et des enfants", avaient été tuées à Mandakao, dans la région du Logone-Occidental (sud-ouest du Tchad), selon la justice tchadienne, qui accuse M. Masra d'avoir provoqué ce massacre.
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Un message audio est mis en avant par la justice
Ce message qui daterait de 2023 est utilisé par l'accusation. Selon une traduction française du message en langue ngambaye, il est dit : "Apprenons-nous les uns et les autres à utiliser
une arme à feu. Que ce soit fille ou garçon, que ce soit homme ou femme... soyons tous des boucliers protecteurs". Les conseils de Succès Masra affirment que cette déclaration, prononcée "dans un contexte précis, avait fait l'objet d'un mandat d'arrêt international" contre leur client qui "avait été levé en date du 2 novembre 2023, suite à un abandon des poursuites". L'ancien chef de gouvernement a bénéficié de la loi d'amnistie générale incluse dans l'accord de réconciliation de Kinshasa, signé en février 2024, qui a permis son retour d'exil suite à la répression sanglante de ses partisans en octobre 2022.
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