Une attaque d’une extrême violence a endeuillé un mariage dans le centre du Nigeria. Douze personnes ont été tuées, dont le père et le frère du marié, lorsque des villageois ont pris pour cible un bus transportant des invités musulmans samedi 21 juin. L’attaque s’est produite dans l’État du Plateau, région en proie à des tensions communautaires récurrentes.
Le président Bola Tinubu a condamné un « lynchage inacceptable et barbare », appelant les autorités locales à agir pour enrayer « ces cycles vicieux de violence ». L'attaque survient après une série d’affrontements sanglants entre agriculteurs et éleveurs, souvent teintés de rivalités ethniques et religieuses.
Un bus égaré pris pour cible
Les victimes faisaient partie d’un groupe d’environ 30 personnes en route pour assister à un mariage. Perdus, les passagers du minibus se sont arrêtés pour demander leur chemin dans une zone rurale. C’est là qu’ils ont été violemment agressés à coups de bâtons, de machettes et de pierres. Le bus a ensuite été incendié.
D’abord annoncé à huit morts, le bilan s’est alourdi dimanche à 12 victimes, dont deux proches directs du marié. Quatre personnes restaient portées disparues dans les premières heures suivant l’attaque.
Selon les autorités nigérianes, 22 suspects ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête.
Un climat de haine attisé par les conflits fonciers
L’État du Plateau est régulièrement le théâtre d’affrontements entre communautés. Les éleveurs peuls musulmans, souvent nomades, y sont en conflit avec les agriculteurs chrétiens sédentaires pour l’accès à la terre et aux ressources en eau. Cette rivalité historique a été exacerbée ces dernières années par la prolifération d’armes légères, l’affaiblissement de l’État et les effets du changement climatique.
Rien qu’en juin, des dizaines de civils ont été tués dans le district de Mangu, voisin de celui où s’est produite l’attaque de samedi. Les forces de sécurité sont souvent débordées par l’ampleur des violences.
Le président Tinubu a exhorté les autorités locales à « prendre des mesures décisives » pour rétablir la sécurité et éviter que ces tensions ne dégénèrent davantage à l’approche des récoltes, période particulièrement sensible.
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