Le 29 novembre 2023, dans une salle comble et sous un slogan percutant signé Booba, « On est là pour travailler, pour de la sueur, du sang. On y va pour mettre le chaos », Starting Blok est officiellement lancée.
L’agence promet de bousculer les codes d’un secteur miné par les polémiques, en s’opposant frontalement au modèle « bling-bling » de l’influence à la Magali Berdah. Objectif : plus d’authenticité, moins d’arnaques, et un vrai coup de projecteur sur les talents issus des cultures urbaines, du sport et de l’art.
Derrière ce projet : un trio fort. Booba, figure du rap et entrepreneur engagé, sa manageuse historique Anne Cibron, et Claire Dabrowski, ex-cadre de Webedia, détentrice de 42,5% du capital.
Starting Blok séduit de grandes marques dès ses débuts
Le positionnement clair de l’agence intrigue et séduit rapidement. En quelques mois, des entreprises prestigieuses telles que le Louvre, Sephora ou Intel collaborent avec Starting Blok. Le monde du marketing d’influence, souvent décrié, semble prêt à faire une place à cette alternative.
Dans la presse spécialisée et les cercles professionnels, l’agence reçoit un accueil enthousiaste. Booba, connu pour ses critiques acerbes envers les influenceurs jugés peu scrupuleux, semble prêt à prouver qu’un autre modèle est possible.
Des tensions internes et un modèle économique fragile
Mais derrière les paillettes du lancement, la réalité opérationnelle s’avère plus compliquée. Dès 2024, des dettes commencent à s’accumuler. En mars 2025, le couperet tombe : Starting Blok est placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Paris.
Claire Dabrowski brise le silence et livre son analyse à L’Informé :
« Ils n’étaient pas dans l’opérationnel », déclare-t-elle à propos de Booba et Anne Cibron.
« On a reçu un bon accueil du marché, mais je pense qu’on a été un peu naïfs. »
La cofondatrice évoque une répartition inégale des tâches, un manque d’implication de ses associés, et une difficulté à transformer les promesses en résultats. Si le projet avait tout pour réussir sur le papier, la réalité du terrain et la pression financière ont fini par avoir raison de cette ambition.
Une fermeture dans un silence inhabituel
Le plus surprenant dans cette affaire ? Le silence de Booba. Connu pour son omniprésence sur les réseaux sociaux et ses prises de parole tranchantes, le rappeur n’a pas réagi publiquement à la fermeture de Starting Blok. Pas de post, pas de story, pas de pique.
Pour certains observateurs du milieu, cette discrétion cache une stratégie de protection d’image :
protéger la marque Booba, son influence, ses autres business, en se tenant à distance d’un échec devenu trop visible.
Lancée pour concurrencer Magali Berdah : De l’ambition à la chute
Depuis plusieurs années, Booba mène une croisade contre les « influvoleurs », comme il surnomme les figures controversées du secteur. Il multiplie les publications, les procès, et se positionne en défenseur d’un marketing digital plus transparent. Mais cette liquidation judiciaire remet en question la crédibilité de son propre engagement entrepreneurial.
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