Crimes de guerre et crimes contre l’humanité en RDC : l’ONU pointe la responsabilité de tous les acteurs

Actus. L’ONU a publié un rapport sur la situation en République démocratique du Congo, dénonçant des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis par toutes les parties impliquées dans le conflit. Selon l’organisation internationale, civils et communautés locales continuent de subir violences, pillages et déplacements forcés, soulignant l’urgence d’une action internationale pour protéger la population et favoriser un dialogue politique durable.

Crimes de guerre et crimes contre l’humanité en RDC : l’ONU pointe la responsabilité de tous les acteurs
L’ONU a publié un rapport sur la situation en République démocratique du Congo, dénonçant des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis par toutes les parties impliquées dans le conflit

L'Est de la République démocratique du Congo (RDC) est le théâtre de graves violences constitutives de possibles crimes de guerre et crimes contre l'humanité "commises par toutes les parties", le M23 soutenu par le Rwanda et l'armée congolaise ou affiliés, conclut ce vendredi 5 septembre une mission d'enquête de l'ONU.

Cette mission d'enquête des Nations unies dans les régions du Nord-Kivu et du Sud-Kivu indique que les faits établis depuis janvier "soulignent la gravité et l'étendue des violations et des violences commises par toutes les parties au conflit, y compris des actes pouvant constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité".

L'Est de la RDC, frontalière du Rwanda est confrontée à la présence de groupes armés et des conflits depuis plus de trois décennies.

Accords de paix insuffisants face à la persistance des combats

Les violences se sont intensifiées depuis 2021 avec la résurgence du groupe armé antigouvernemental M23 qui a pris les villes de Goma en janvier puis Bukavu en février.

Un accord de paix des gouvernements congolais et rwandais a été signé en juin à Washington, puis une déclaration de principe avec le M23 signée au Qatar en juillet "en faveur d'un cessez-le-feu permanent", mais la violence persiste.

"(...) Les gouvernements congolais et rwandais doivent prendre des mesures urgentes pour garantir le strict respect du droit international par leurs propres forces nationales et les groupes armés affiliés, et cesser de les soutenir", enjoint la mission d'enquête, mise sur pied en février par le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme.

La mission a pu documenter sur place l'incapacité de toutes les parties à protéger les civils, particulièrement durant la prise de Goma, ou des attaques d'écoles ou hôpitaux.

Après s'être emparé de territoires, le M23 "s'est engagé dans une campagne d'intimidation et de répression violente au moyen d'exécutions sommaires, de tortures et d'autres formes de mauvais traitements", indique son rapport. Le rapport fait état de recrutements forcés, y compris d'enfants, et d'agressions sexuelles "généralisées".

Toutes les parties au conflit accusées de crimes de guerre et crimes contre l’humanité

La mission a également des motifs raisonnables de croire que des membres du M23 ont (...) commis les crimes contre l'humanité de meurtre, de privation grave de liberté, de torture, de viol et d'esclavage sexuel (...)", indique-t-il.

Le Rwanda est pointé pour son soutien au M23 et comme "responsable des violations directement commises par ses forces armées sur le territoire de la République démocratique du Congo, y compris par son propre personnel affecté dans les camps d'entrainement du M23", ajoute le document.

De son côté, la RDC est responsable des violations commises par ses militaires et par les Wazalendo, des jeunes mobilisés, armés et financés par Kinshasa, et par les FDLR "dans la mesure où leurs membres ont agi sous sa direction ou son contrôle", souligne la mission.

Le rapport cite des "exécutions délibérées de civils". Elle a identifié "des cas généralisés de violences sexuelles et de pillages commis par les
membres de l'armée congolaise et des Wazalendo lors de leur retrait des lignes de front en janvier et février 2025".

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