Une petite foule compacte s’était rassemblée pour assister à l’inauguration de la place du pont-Neuf, renommée en mémoire du couple d’artistes Christo et Jeanne-Claude. Quarante ans plus tôt, leur œuvre — une toile gigantesque de près de 42 000 km2 — enveloppait le pont. Grâce à cet empaquetage aux tons blonds, les passants, surpris ou amusés, pouvaient poser un nouveau regard sur l’architecture.
Marcher dans les pas du couple
Penseurs de l’impossible, ils ont fait marcher les passants sur l’eau, reliaient des montagnes et bordaient falaises et côtes australiennes de leurs voiles. En 1985, le couple bulgaro-marocain avait emballé le pont parisien. Leur dernier travail posthume a également pris place dans la capitale française, avec l’empaquetage de l’Arc de Triomphe sur la place de l’Étoile.
Sous un soleil timide, le street artiste JR, chapeau et lunettes noires, s’est dit honoré d’être témoin de l’inauguration. Il a été choisi par le neveu des artistes, Vladimir Yavachev, pour leur rendre hommage à travers une immense installation qui se déploiera sur le pont.
Des liens entre les artistes
Habitué des projets monumentaux, JR joue avec les espaces et questionne le regard. Au Kenya, Women Are Heroes a recouvert les toits de tôle du bidonville de Kibera, à Nairobi, avec les portraits de ses habitantes sur 2000 m² de toile. À la frontière américano-mexicaine, il propose plusieurs œuvres. Avec une pointe de malice, il crée un trompe-l’œil où l’on voit un jeune garçon observant l’autre côté de cette limite.
Christo et Jeanne-Claude donnent leur nom à la place du Pont-Neuf, quarante ans après l’avoir empaqueté .
— Martine Figueroa (@FigueroaParisC) October 3, 2025
Le Pont Neuf empaqueté magnifique, j’y étais ❤️souvenir souvenir
➡️ 22 septembre au 5 octobre 1985
Et élue de #pariscentre j’ai assisté à l’inauguration de cette place 💕 pic.twitter.com/g7TxxjShZQ
Une nouvelle aventure
À Paris, il a invité la nature au Grand Palais, avec une façade imitant une grotte, et a dévoilé en 2016 l’ossature du musée du Louvre. Plusieurs fois, il est allé voir le couple construire leurs installations, et eux se rendaient à ses expositions. "J'avais une grande admiration [pour eux], parce que ça me donnait énormément d'espoir, me disant qu'ils ont réussi à faire les choses en grand", confesse-t-il.
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Beaucoup de mystère entoure son nouveau projet. Il le décrit comme un projet "un peu fou" :
"J’ai le désir de surélever le pont et de créer tout un monde intérieur". L'idée de rassembler les gens l'anime, il souhaite les amener à participer à l'œuvre mais aussi "comme Christo et Jeanne-Claude, à regarder ce pont, à regarder la ville d’un autre œil… et ensuite ne jamais l’oublier. Là, ce sera peut-être un peu ça. »
Le projet, mûri depuis plus d’un an, et sera visible à l’été prochain.
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