Une semaine de mobilisation à Madagascar : grève générale, violences policières et limogeage du gouvernement

Actus. Une semaine après le début des mobilisations à Madagascar, la colère ne retombe pas. Les manifestants exigent la démission du président Andry Rajoelina. De nombreux syndicats ont de nouveau rejoint le mouvement initié par le collectif Gen Z Madagascar, ce jeudi 2 octobre.

Une semaine de mobilisation à Madagascar : grève générale, violences policières et limogeage du gouvernement
En 2009 des manifestants protestaient à Madagascar dans la capitale Antananarivo. - Wikimedia Commons

"L'objectif est de changer profondément le système politique ou social, pas seulement de remplacer les dirigeants", affirme le collectif Gen Z Madagascar dans un post Facebook. En une semaine, le gouvernement a été limogé et une cinquantaine de syndicats ont rejoint le mouvement de la jeunesse malgache. Ce jeudi 2 octobre, les mobilisations se poursuivent malgré la répression policière.

Pour la deuxième fois depuis le début du mouvement, l’intersyndicale participe à cette lutte sociale. Un appel à la grève générale a été lancé. Ensemble, ils demandent  la démission du chef d’État d’Andry Rajoelina, la dissolution du Sénat, de la Haute Cour constitutionnelle et de la Commission électorale indépendante. Le président de la solidarité syndicale, Herizo Andrianavalona Ramanambola, espère que les fonctionnaires maintiendront ce combat jusqu’à la démission du dirigeant.

De fortes critiques mettent en cause le président 

Madagascar figure parmi les pays les plus corrompus selon Transparency International, une ONG publiant régulièrement des indices mondiaux sur la corruption. L’opacité sur les pratiques de l’État alimente régulièrement rumeurs et accusations publiques contre les élites politiques, y compris Andry Rajoelina. À plusieurs reprises ce dernier s'est positionné publiquement contre la corruption.

Des membres de la société civile, des opposants, des médias locaux et militants pointent un accaparement de ressources économiques et des liens troubles entre l’État et certains intérêts privés sous ses mandats.

"Une force non nécessaire"

Ce soulèvement, provoqué par les délestages à répétition, le manque d’approvisionnement en eau potable, les accusations de corruption ou encore les atteintes aux libertés publiques, aura fait 22 victimes et une centaine de blessés.

Les protestations pacifiques ont commencé dans la capitale, Antananarivo, jeudi 25 septembre. Les forces de sécurité "sont intervenues avec une force non nécessaire", souligne Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme.

Certains officiers ont également utilisé des balles réelles, note le Haut-Commissariat. Il a également exhorté les autorités malgaches à mener des enquêtes "rapides, approfondies, indépendantes et transparentes sur les violences", et à traduire en justice les personnes reconnues coupables.

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