Ery L., 26 ans, est détentrice d’un master en droit social et contentieux du travail. La jeune femme recherche depuis un an un emploi en France et en Côte d’Ivoire, pays dont elle est originaire.
De la candidature en ligne aux cabinets de recrutement, les recherches ne s’avèrent pas concluantes, malgré les offres disponibles. "C’est assez serré, notamment dans certains domaines, comme le mien, qui est le juridique RH. Ce n’est pas diversifié", constate-t-elle.
Concentrant aussi ses recherches sur la Côte d’Ivoire et certains pays francophones de l’Afrique de l’Ouest, elle est confrontée dans ce cas de figure au manque de visibilité de certaines offres. "Il n’y a pas de nombreux canaux de diffusion d’informations pour nous qui sommes ici, et il n’y a pas forcément de mise à jour pour nous permettre d’être au courant de ce qui se passe là-bas en temps et en heure. Donc, ça rend les choses un peu plus compliquées", explique-t-elle.
Peu ou trop qualifiés, secteur bouché, les jeunes diplômés expriment, notamment sur les réseaux sociaux, leurs difficultés à trouver du travail.
Les intentions d'embauche en baisse
En France, le marché de l’embauche présente effectivement des signes de ralentissement. Selon l’enquête Besoins en main-d’œuvre (BMO) de France Travail, les entreprises françaises prévoient 2,4 millions de recrutements en 2025, soit une diminution de 12,5% par rapport à 2024. Une tendance est particulièrement prononcée dans les très petites entreprises (TPE), où les intentions d’embauche chutent de 16,3%.
Mais le chômage des jeunes diplômés dépend des secteurs : certains (services aux particuliers, commerce et hôtellerie-restauration), au contraire, peinent à recruter.
Face à cette dynamique, les jeunes de 15-24 ans sont les plus touchés. Le taux de chômage de cette tranche d’âge est de 19% selon l’INSEE. Plusieurs raisons expliquent cela : ils n’auraient pas les compétences demandées ou pas suffisamment d’expérience professionnelle.
"Ils veulent des candidats qui ont déjà eu un premier CDI"
Sokhna F., 26 ans, diplômée d’un master en comptabilité, contrôle et audit, est quant à elle dans un entre-deux : à la recherche d’un stage de trois ans pour devenir commissaire aux comptes, elle est trop qualifiée pour certaines entreprises ou trop peu pour les cabinets d’expertise comptable : "Ils veulent des candidats qui ont déjà eu un premier CDI", explique-t-elle.
Si elle poursuit ses recherches, d’autres font le choix de la reconversion, de l’entrepreneuriat ou acceptent un travail ne correspondant pas à leurs qualifications. Des situations qu’a observées Ochong Aduma, 25 ans.
- A lire aussi. "Mon principal objectif est d'avoir un impact positif en Afrique" : quand le continent africain attire les jeunes talents
Originaire du Nigéria, il est venu effectuer un master en finances et stratégie à Paris. Il considère que les entreprises doivent "être plus impliquées pour recruter des jeunes et offrir des emplois dignes, bien rémunérés et valorisants". Il considère également que la formation suivie doit mieux préparer au monde du travail. "Il faut que les universités préparent mieux leurs étudiants, pas seulement sur le plan théorique mais aussi pratique, en les mettant en relation avec les employeurs et des mentors", ajoute-t-il.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.