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À Mayotte, une cargaison d’eau potable mise aux enchères après le cyclone Chido

Actus. À Mayotte, une cargaison d’eau potable, financée par l’État dans le cadre du programme de gestion de crise après le cyclone Chido, a été mise aux enchères et vendue à des entreprises locales et des professionnels. La préfecture de Mayotte a publié, jeudi 23 octobre 2025, un communiqué en droit de réponse à un article de Mayotte Hebdo, qui avait révélé cette information quelques jours plus tôt.

À Mayotte, une cargaison d’eau potable mise aux enchères après le cyclone Chido
À Mayotte, territoire régulièrement confronté à des coupures d’eau. - Pexels

La préfecture dénonce des "informations fondées sur des inexactitudes" dans l’article de Mayotte Hebdo diffusé mercredi 22 octobre, tout en confirmant le fond : Paris a bien organisé une vente aux enchères de bouteilles d’eau, initialement destinées à la gestion de crise. Elle a publié jeudi 23 octobre 2025, un communiqué pour y répondre. Pour le journal local, "vendre des palettes d’eau dans un département où des milliers de personnes" n’y ont pas accès "interroge profondément", d’autant que les prix des bouteilles sont strictement encadrés par les autorités.

Des prix plafonnés pour faire face à la crise

Un arrêté préfectoral du 13 octobre 2025 fixe ainsi les prix maximums de vente d’eau en bouteille jusqu’au 31 décembre 2025 — 1,45 € pour une bouteille d’1,5 l et 0,75 € pour 50 cl —, en raison des conséquences du cyclone Chido et  "des effets des travaux réalisés à l’usine d’Ourovéni sur l’approvisionnement en eau potable à Mayotte" selon le journal. Ce plafonnement, prolongé par un décret publié au Journal Officiel le 26 juillet 2025, s’applique aussi aux matériaux de construction et vise à protéger les mahorais face à la flambée des prix.

Une vente controversée dans un territoire en tension hydrique

Suite au cyclone Chido, plus de 2 millions de bouteilles d’eau, achetées par l’État, ont été acheminées à Mayotte et distribuées avec l’appui des communes et des mosquées. Selon la préfecture, cette distribution, qualifiée de "nécessaire" au vu des dégâts provoqués, devait s’achever dès le rétablissement de l’eau potable dans les magasins et les circuits privés.

Les stocks restants, soit un lot de 10 palettes de 84 packs chacune (prix de départ : 1 400 euros) comptabilise Mayotte Hebdo, ont été vendus aux enchères "sous le pilotage de la direction générale des finances publiques" de département "dans les règles de publicité et de transparence" précise le communiqué de l'institution policière.

Des précisions et des démentis

Le préfet de l'île dément que les bouteilles proviennent d’un stock stratégique ou d’un réseau de distribution privé. Elle précise que 24 conteneurs d’eau ont été distribués avec l’aide du régiment du service militaire adapté et des centres communaux d’action sociale. Une exemption douanière a également été accordée pour 287 conteneurs.

Une deuxième vente aux enchères, prévue en octobre, a été annulée après qu’une institution a manifesté son intérêt pour ces ressources. La préfecture, tout en réaffirmant le droit de la presse à la liberté d’expression, regrette "les tentatives de désinformation" et se réserve le droit de donner une suite judiciaire pour diffamation contre l’action des services publics de l’État.

Cette affaire relance le débat sur la gestion de l’eau à Mayotte. Territoire régulièrement confronté à des coupures où les bouteilles, bien que plafonnées, restent un produit de première nécessité difficile d’accès pour une partie de la population, vendues à des prix bien supérieurs à ceux de la métropole.

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