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Portrait. Octobre rose : "Il faut avoir honte d'avoir un cancer ?" L'humoriste Nadège 100 gêne raconte son expérience

Actus. En voie de guérison, l'humoriste Nadège 100 gêne partage avec son public son intimité. Sur scène comme sur les réseaux sociaux, elle aborde les défis du quotidien avec une bonne dose d'autodérision. Son cancer du sein, Nadège n'en a aucune gêne à en parler. Elle le considère comme une force : la tumeur l'a révélée. Être malade a été pour elle une manière de se placer au centre de sa vie.

Portrait. Octobre rose : "Il faut avoir honte d'avoir un cancer ?" L'humoriste Nadège 100 gêne raconte son expérience
Nadège prépare sa tournée pour son spectacle "Puzzle" en France à partir de janvier 2026. - Nadège 100 gêne

Une maladie qui révèle et qui réaligne. Dès l'annonce du diagnostic, une spirale s'est déclenchée dans le quotidien de Nadège. Plongée dans l'inconnu, elle découvre "les premières chimios et les premières attentes d'effets secondaires". Ces moments difficiles à l'hôpital, l'humoriste parvient à les rendre colorés. Toujours accompagnée lors de ses séances de chimiothérapie par des amis et des collègues de travail, elle transforme ces moments en instants de partage. "On discutait, on allait manger, un vrai moment d'échanges et de discussions." Ces instants, elle les a même surnommés le Chichisday.

Trouver un équilibre

Les effets d'une tumeur et du parcours de soins sont complètement personnels, rappelle-t-elle. "C'est comme une grossesse." Sa vie professionnelle et personnelle a dû s'équilibrer pour lui permettre de souffler et d'apprivoiser les effets indésirables. Les phases de perte de ses cheveux, de ses cils, de ses poils, elle les a acceptées, faute de choix. Son couple a également été impacté. Avec son mari, ils ont cherché ensemble des solutions pour "ne pas faire exploser" leur union.

Son parcours, l'humoriste l'a montré sur ses réseaux sociaux. Au balbutiement de sa maladie, elle était prise par une envie de disparaître, de s'effacer. Elle ne voulait plus s'exposer et suivre les conseils que lui donnait certains amis : ne pas divulguer son état de santé ni laisser transparaître des signes de maladie.

Une femme qui s'assume 

"Et puis après, je me suis dit : 'pourquoi pas ?' Il faut avoir honte d'avoir un cancer ? J'ai honte ? Est-ce que c'est ma faute ?" Ses premières chimiothérapies avalées, elle décide alors de poser un regard différent sur le cancer. Pour elle, il n'y a rien à combattre. "Au contraire, je vais plus vers la vie, vers elle et ses envies."

Alors qu'avant, elle ressent ce besoin d'être aimée de tous, aujourd'hui elle sait mettre au second plan les choses qui ne lui conviennent plus. Petit à petit, elle modifie son quotidien, met un temps sa parentalité de côté, équilibre son couple et se place au centre de ses priorités.

Apprendre à aimer

Nadège mène une vie à cent à l'heure, jonglant entre sa carrière d'humoriste, ses chroniques pour la chaîne de télévision Téva, sa vie de famille et la création de contenus sur les réseaux sociaux. Animée par cette envie de partage, elle continue de monter sur la scène de l'Apollo Comedy, où elle joue son spectacle Puzzle . Elle voulait l'abandonner, à ses débuts, incertaine de pouvoir le tenir sur la durée mais sa production l'a encouragée : "On en a fait une, puis deux, puis trois… On a rajouté des dates et, grâce à Dieu, on n'en a annulé aucune. J'ai pu continuer."

D’abord assommée par l'annonce de cette tumeur, elle a appris à composer avec elle et même à l'aimer.

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