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Affaire Purkiss : un ex-soldat britannique opposé à son extradition pour meurtre au Kenya

Actus. Robert James Purkiss, un ancien soldat britannique suspecté du meurtre d’Agnes Wanjiru en 2012, conteste son extradition vers le Kenya. L’affaire, aux fortes implications diplomatiques, reste sous tension.

Affaire Purkiss : un ex-soldat britannique opposé à son extradition pour meurtre au Kenya
L’ex-soldat, arrêté dans le sud de l’Angleterre le 5 novembre par l'Agence britannique de lutte contre la criminalité (NCA), est soupçonné d’avoir tué Wanjiru dans le cadre d’un crime qui aurait été commis alors qu'il était en mission dans le pays africain - DR.

Le 6 novembre 2025, Robert James Purkiss, 38 ans, a comparu devant la justice britannique pour contester son extradition vers le Kenya, où il est accusé du meurtre de la jeune Agnes Wanjiru, une mère de 21 ans. Cette affaire, qui remonte à 2012, a non seulement choqué la communauté internationale, mais elle a également alimenté des tensions diplomatiques entre le Royaume-Uni et le Kenya.

L’ex-soldat, arrêté dans le sud de l’Angleterre le 5 novembre par l'Agence britannique de lutte contre la criminalité (NCA), est soupçonné d’avoir tué Wanjiru dans le cadre d’un crime qui aurait été commis alors qu'il était en mission dans le pays africain. Selon les autorités kényanes, le corps sans vie de Wanjiru a été découvert dans une fosse septique d'un hôtel à Nanyuki, près d’une base d’entraînement de l'armée britannique, après plusieurs mois de recherches infructueuses.

Des révélations accablantes, un déni de l’accusé

Le drame a commencé le 31 mars 2012, lorsque la jeune femme a été aperçue vivante pour la dernière fois quittant l’hôtel en compagnie d’un homme. Sa disparition a été signalée quelques jours plus tard, et son corps a été retrouvé le 5 juin dans un état de décomposition avancée. L’autopsie a révélé une blessure par arme blanche à l’abdomen et un effondrement pulmonaire, des preuves qui pointent vers un meurtre violent.

L’affaire a pris une tournure inquiétante lorsque plusieurs collègues de Purkiss ont affirmé que l’ex-soldat avait avoué le meurtre de Wanjiru à des enquêteurs militaires kényans. Selon eux, il aurait même plaisanté à propos de son implication dans le crime sur des messages Facebook. De quoi alourdir la présomption de culpabilité qui pèse sur lui.

Pourtant, son avocat, David Josse, nie fermement ces accusations, insistant sur le fait que son client "nie avec véhémence" être impliqué dans le meurtre. Selon lui, Purkiss aurait agi sous l'influence de messages erronés et aurait été victime d'une mauvaise interprétation de ses propos.

Un dossier qui divise les gouvernements et ravive les tensions

L’affaire Purkiss ne se limite pas à un simple débat juridique. Elle s’inscrit dans un contexte plus large de relations complexes entre le Royaume-Uni et le Kenya, un pays où l'ancienne puissance coloniale maintient une base militaire, l’Unité de formation de l’armée britannique au Kenya (BATUK), qui suscite régulièrement la controverse. Bien que cette présence soutienne l’économie locale, elle a également été à l’origine de nombreuses accusations de violences sexuelles et d’abus de pouvoir.

En 2003, Amnesty International avait mis en lumière pas moins de 650 accusations de viols portées contre des soldats britanniques stationnés au Kenya entre 1965 et 2001, dénonçant des décennies d’impunité. Ces antécédents ont intensifié les tensions autour de l’affaire Wanjiru, d’autant plus que la justice kényane réclame la justice pour une victime qu’elle considère comme oubliée par les autorités britanniques pendant plusieurs années.

L’Angleterre face à ses obligations

L’arrestation de Robert Purkiss n'est pas qu'une affaire de meurtre isolée : elle soulève également des questions sur les responsabilités du Royaume-Uni dans la gestion de ses anciens militaires et de ses bases à l'étranger. Les tensions diplomatiques n’ont cessé de croître, notamment avec l'arrivée au pouvoir du Parti travailliste en 2024, qui a pris l'engagement de soutenir l'enquête kényane. Le gouvernement britannique semble désormais prêt à ouvrir un nouveau chapitre dans cette affaire.

Un nouvel épisode judiciaire aura lieu le 14 novembre, où la question du maintien ou non en détention de Purkiss sera tranchée lors d'une audience en visioconférence. En attendant, la justice britannique devra jongler entre ses obligations de coopération internationale et son rôle de garant de l’intégrité juridique de ses citoyens.

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