Le conseil des imams de Tanzanie a dénoncé samedi 15 novembre les nombreux meurtres de civils imputés aux forces de sécurité lors des élections du 29 octobre. Ce scrutin législatif et présidentiel, déjà jugé frauduleux par l’opposition, a plongé le pays dans une vague de violences. Selon les opposants, plus de 1.000 personnes auraient été tuées lors des manifestations antigouvernementales.
Des irrégularités massives documentées
Les imams évoquent des morts survenues dans la rue, mais aussi au domicile ou sur les lieux de travail des victimes. Le conseil affirme que ses observateurs ont constaté de graves irrégularités : registres électoraux comportant des milliers de noms de personnes décédées, bourrage d’urnes et absence de dépouillement dans la plupart des bureaux. L’affluence minimale rapportée renforce les soupçons de manipulation.
Un climat politique explosif
La présidente sortante Samia Suluhu Hassan a été créditée de près de 98% des voix, alors que ses principaux adversaires avaient été emprisonnés ou disqualifiés. Le gouvernement n’a communiqué aucun bilan officiel. Mme Hassan a toutefois promis la création d’une commission d’enquête sur les violences.
Appels au dialogue et à une enquête indépendante
Les imams réclament une nouvelle Constitution, un retour à la justice et une restauration de la dignité humaine. Les évêques catholiques tanzaniens ont à leur tour condamné les meurtres et exigé un organe indépendant d’enquête, composé d’experts nationaux et internationaux. Début novembre, le père Charles Kitima avait publiquement dénoncé un « régime totalitaire », avant d’être grièvement agressé.
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