Les procureurs demandent la perpétuité pour Ali Kosheib
Les procureurs de la Cour pénale internationale (CPI) ont réclamé lundi la peine maximale, la prison à vie, contre le chef de milice soudanais Ali Mohamed Ali Abd-Al-Rahman, dit Ali Kosheib. Ce dernier a été reconnu coupable en octobre de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis lors de la guerre civile au Darfour, il y a plus de vingt ans.
Devant les juges, le procureur Julian Nicholls a décrit l’accusé comme « un tueur à la hache », qualifiant les témoignages des survivants de « tout droit sortis d’un cauchemar ». Selon l’accusation, seule une peine de réclusion à perpétuité serait capable de refléter l’ampleur des crimes et d’assurer un effet dissuasif.
La juge Joanna Korner avait détaillé, lors du verdict d’octobre, des scènes de violences extrêmes : viols collectifs, tortures, massacres. À une occasion, l’accusé aurait fait embarquer des dizaines de civils dans des camions, frappant certains à coups de hache, avant d’ordonner leur exécution par ses troupes.
🎥La Chambre de première instance I de la #CPI déclare Ali Muhammad Ali #AbdAlRahman coupable de 27 chefs de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis au #Darfour #Soudan. pic.twitter.com/LsbGFBdyob
— CPI-Cour pénale int. (@CourPenaleInt) October 6, 2025
Un conflit meurtrier et toujours brûlant au Soudan
Chef présumé des miliciens arabes Janjawids, Ali Kosheib était accusé d’avoir joué un rôle central dans les attaques contre les populations non arabes du Darfour entre 2003 et 2004. Il s’est rendu volontairement à la CPI en 2020 mais continue de nier toute implication, allant jusqu’à affirmer : « Je ne suis pas Ali Kosheib ».
Ses avocats demandent une peine largement inférieure — seulement sept ans de prison — et présenteront leurs arguments dans les prochains jours.
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Le conflit du Darfour, déclenché en 2003 après la révolte de groupes rebelles dénonçant la discrimination ethnique, a fait selon l’ONU 300 000 morts et 2,5 millions de déplacés. Le régime d’Omar el-Béchir avait alors mobilisé les Janjawids, milices issues notamment de groupes nomades arabes.
Vingt ans plus tard, le Soudan demeure plongé dans la violence. Depuis avril 2023, une nouvelle guerre oppose l’armée aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), héritières des Janjawids. Les combats ont fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés, tandis que le pays est désormais au bord de la famine selon les organisations humanitaires.
Début novembre, le bureau du procureur de la CPI a averti que les atrocités commises dans la ville d’El-Facher pourraient constituer de nouveaux crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
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