Une crise alimentaire d’une ampleur inédite
Le nord du Nigeria, région déjà éprouvée par seize années d’insurrection jihadiste, s’enfonce dans une crise humanitaire majeure. Mardi, le Programme alimentaire mondial (PAM) a averti que la faim pourrait atteindre en 2026 un niveau « jamais atteint auparavant », en raison de la recrudescence des violences et de l’instabilité. Selon le PAM, 35 millions de personnes pourraient souffrir d’une grave insécurité alimentaire pendant la saison de soudure 2026 — le chiffre le plus élevé jamais enregistré dans le pays et sur le continent africain depuis le début des évaluations.
Les conflits et la crise climatique ont aggravé la famine, touchant 3,8 millions de personnes dans les États d'Adamawa, Borno et Yobe, au Nigeria.
— EU Humanitarian Aid | West and Central Africa (@ECHO_CWAfrica) November 19, 2025
La saison dernière avec le🤝@eu_echo & @FAONigeria 3⃣7⃣5⃣0⃣ ménages ont reçu des semences et engrais pour une agriculture durable . pic.twitter.com/59h0REp104
La situation est particulièrement critique dans le nord-est, où l’insurrection de Boko Haram et de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) a fait plus de 40 000 morts et déplacé plus de deux millions de personnes. Depuis le début de l’année, les attaques se sont intensifiées, aggravant l’insécurité alimentaire dans les zones rurales.
Banditisme, enlèvements massifs et effondrement de l’aide internationale
Au-delà du jihadisme, d’autres violences contribuent à l’effondrement des conditions de vie. Dans le nord-ouest et le centre, des bandes armées qualifiées de « bandits » pillent les villages, rançonnent les habitants, kidnappent et tuent. La semaine dernière seulement, le Nigeria a subi trois enlèvements de masse : plus de 300 élèves et enseignants dans l’État de Niger, 25 lycéennes dans l’État de Kebbi, et 38 fidèles pris lors de l’attaque d’une église dans le Kwara.
Ces violences surviennent alors que la période de soudure, de mai à septembre, laisse les familles sans réserves alimentaires suffisantes. Les attaques empêchent les agriculteurs de cultiver leurs terres, tandis que l’inflation et l’insécurité freinent l’approvisionnement.
A lire aussi : Nigeria : 50 élèves enlevés dans une école catholique parviennent à s’échapper
Parallèlement, les coupes drastiques dans l’aide internationale, notamment après le démantèlement par le président américain Donald Trump de l’agence USAID, ont fragilisé les programmes humanitaires. En mai, l’ONU estimait avoir besoin de 160 millions de dollars pour fournir une « aide vitale » dans le nord-est. Faute de financements, le PAM a déjà réduit ses programmes nutritionnels depuis juillet, touchant plus de 300 000 enfants.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.