Le dernier Premier ministre du président égyptien déchu Hosni Moubarak, Ahmad Chafiq, a vu sa candidature à l'élection présidentielle prévue dans un mois formellement invalidée mardi par la commission électorale.
La commission a justifié sa décision par une nouvelle loi, qui vient d'être ratifiée par le pouvoir militaire, interdisant aux plus hauts responsables de l'ancien régime de se présenter, a rapporté l'agence officielle Mena.
Ministre de l'Aviation civile sous M. Moubarak, cet ancien général avait été nommé à la tête du gouvernement dans les tout derniers jours au pouvoir du raïs, contraint à la démission sous la pression d'une révolte populaire le 11 février 2011.
La commission électorale a déjà invalidé la semaine dernière dix autres candidats, pour d'autres motifs liés à des irrégularités dans leurs dossiers de candidature ou à des inéligibilités résultant de condamnations anciennes.
Parmi les candidats déjà disqualifiés figurent plusieurs personnalités importantes, comme l'ancien vice-président et ex-chef des renseignements de M. Moubarak, Omar Souleimane, le dirigeant des Frères musulman Khaïrat al-Chater et le fondamentaliste salafiste Hazem Abou Ismaïl, ou encore l'opposant Ayman Nour.
Une douzaine de candidats sont désormais encore en lice à ce jour, parmi lesquels Amr Moussa, un ancien ministre des Affaires étrangères de M. Moubarak et ancien chef de la Ligue arabe.
M. Moussa pourrait récupérer les voix qui seraient allées sur M. Chafiq s'il était resté dans la course, selon la presse et des analystes égyptiens.
Les Frères musulmans comptent pour leur part sur leur candidat "de rechange", Mohamed Morsi, chef de leur formation politique, le Parti de la justice et de la liberté (PLJ).Un islamiste modéré, Abdelmoneim Aboul Foutouh, exclu des Frères musulmans l'an dernier, est aussi en lice.
Le premier tour de l'élection présidentielle égyptienne est prévu les 23 et 24 mai, et le second tour les 16 et 17 juin.L'armée, à la tête du pays depuis le départ de M. Moubarak, a promis de rendre le pouvoir aux civils une fois un nouveau président élu.
La loi qui a permis d'écarter M. Chafiq a été ratifiée par le maréchal Hussein Tantaoui, chef d'Etat de facto de l'Egypte, après avoir été adoptée le 12 avril dernier par le Parlement, a rapporté l'agence officielle Mena mardi.
Le texte prévoit d'"interdire à tout président de la République, vice-président, Premier ministre, président du Parti national démocrate (PND, parti de M. Moubarak) maintenant dissous, secrétaire général ou membre de son bureau politique" d'exercer des droits politiques pendant dix ans.
La loi concerne les personnes ayant occupé un de ces postes pendant les dix ans précédant le 11 février 2011, date de la démission de M. Moubarak.Le texte ne vise pas les anciens ministres.
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