Le statut privilégié dont jouit la presse en Afrique du Sud, exception sur le continent, est menacé, a estimé jeudi le Forum des éditeurs sud-africains (Sanef) à l'occasion de la journée mondiale pour la liberté de la presse.
"L'Afrique du Sud reste un phare de la liberté de la presse sur le continent africain, mais ce statut est vraiment menacé par de nouvelles propositions législatives, une rhétorique politique hostile et la conduite de certains hauts dirigeants de l'Etat", a écrit le Sanef dans un communiqué.
Adoptée en novembre par l'Assemblée nationale, et toujours examinée par la chambre haute du Parlement, la loi dite de "protection des informations d'Etat" menace de prison les journalistes qui publieraient des données classées secrètes, la peine pouvant aller jusqu'à vingt-cinq ans en cas de présomption d'espionnage.
Très controversé, ce texte a été élaboré par l'ANC, qui dispose d'une large majorité au Parlement sud-africain.
Il est considéré par l'opposition, les médias, de nombreuses personnalités de la société civile et les défenseurs de la liberté de la presse comme une arme pour étouffer les révélations d'affaires de corruption.
Le gouvernement affirme qu'il est uniquement destiné à contrer la menace d'espionnage et à adapter la législation datant de 1982.
Les partis de l'opposition jugent ses dispositions incompatibles avec la loi fondamentale dont l'Afrique du Sud s'est dotée après la fin de l'apartheid.
Ils ont promis d'intenter un recours devant la Cour constitutionnelle au cas où il serait définitivement adopté en l'état.
"Faute de clause protégeant ceux qui publient des secrets d'intérêt général (...), le projet de loi est un danger non seulement pour la liberté de presse, mais aussi pour la démocratie", a dénoncé le Sanef.
Le Forum des éditeurs de presse sud-africain appelle aussi l'ANC à cesser ses pressions sur les médias: la liberté de la presse "ne peut s'épanouir que dans un environnement ouvert, où les journalistes peuvent travailler sans être harcelés, et où la diversité des voix peut être entendue", écrit-il.
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