"15 ans d'impunité, la vérité doit éclater", est-il écrit sur l'affiche publiée pour l'occasion par RSF représentant un fac-similé de la carte de presse du journaliste, disparu le 16 avril 2004 sur un parking d'Abidjan.Le journaliste d'investigation installé en Côte d'Ivoire, alors âgé de 54 ans, marié et père de trois enfants, enquêtait sur des malversations présumées dans la filière cacao (dont le pays est le premier producteur mondial), des travaux qui pourraient avoir gêné l'entourage du président Laurent Gbagbo alors au pouvoir."L'enquête doit être réactivée et les promesses (des gouvernements français et ivoirien) être honorées", a déclaré le journaliste Baudelaire Mieu, correspondant de RSF en Côte d'Ivoire, lors d'une conférence de presse à Abidjan, relevant qu'"aucune avancée notable n'a été enregistrée ces dernières années"."Le temps qui passe ne joue pas en faveur de la manifestation de la vérité. Nous craignons que l'enquête soit classée si l'instruction n'est pas relancée", a-t-il dit, expliquant que plusieurs protagonistes de l'affaire sont morts, notamment Michel Legré, beau-frère de l'ex-Première dame Simone Gbagbo.M. Legré, décédé en septembre 2016, avait rendez-vous avec le journaliste le jour de sa disparition. "Il avait, dans un premier temps, avoué avoir servi d'appât pour attirer le journaliste sur ordre du régime avant de se rétracter", selon le communiqué de RSF."L'ancien ministre des Finances de Laurent Gbagbo, Paul-Antoine Bohoun Bouabré, dont le nom a été régulièrement cité dans l'affaire, est pour sa part décédé en 2012"."En 2016, l'ancien chef de la sécurité de Simone Gbagbo, Anselme Seka Yao dit +Séka Séka+ avait été accusé par un ex-chef de milice pro-Gbagbo d'avoir exécuté et incinéré le journaliste sur ordre de l'ex-Première dame", selon le communiqué. "Aucun de ces protagonistes n'a été inquiété par la justice", déplore l'organisation de défense des journalistes.RSF appelle les autorités françaises et ivoiriennes à "tenir leurs engagements" de "faire toute la lumière" sur l'affaire Kieffer, relevant que le président ivoirien Alassane Ouattara s'y était personnellement engagé en 2014, tandis que la présidence française avait affirmé que "l'élucidation de cette disparition demeurait une priorité".
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