"J'en appelle au sens élevé de l'Etat et de responsabilité du président de la république monsieur Patrice Talon", a déclaré Thomas Boni Yayi, lors d'une conférence de presse. "Je l'invite à prendre toute la mesures de la gravité de la présente situation (...) et à arrêter le processus électoral en cours".L'ancien chef de l'Etat, au pouvoir entre 2006 et 2016, ne s'était pas exprimé publiquement depuis trois ans, date d'arrivée du président Talon à la tête du pays d'Afrique de l'Ouest. "Il ne saurait y avoir d'élections législatives (...) sans l'opposition", a-t-il martelé, demandant aux Béninois de s'unir dans un "sursaut patriotique" et de demander "un Parlement inclusif pour garantir la stabilité et la paix". Le Bénin est réputé pour être un modèle de démocratie en Afrique depuis la fin des décennies communistes en 1991, mais pour la première fois les partis d'opposition ne participeront pas aux législatives du 28 avril. Sur les sept partis politiques engagés dans la course aux législatives, seuls deux partis apparentés au pouvoir en place ont été autorisés par la Commission électorale à présenter leurs listes. Selon la Commission, les partis de l'opposition ne répondaient pas aux exigences du nouveau code électoral voté en septembre dernier. Les autorités ont interdit le dernier mouvement de protestation lancé à l'appel de l'opposition début avril et les manifestants ont été dispersés par les forces de l'ordre avant de pouvoir défiler. Le président Patrice Talon a appelé au calme, dans une émission télévisée diffusée début avril, déclarant que "la vie ne s'arrête pas" à une élection mais l'opposition craint qu'il ne profite d'un Parlement totalement acquis à sa cause pour faire passer des réformes constitutionnelles. Il y a cinq ans, pour le même scrutin, vingt listes avaient été présentées aux électeurs pour choisir les 83 députés du parlement.-spb/dp
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