Vacances - diaspora : " Je ne compte pas partir cet été" (étudiante)
Selon une étude de l'entreprise de sondages française Ipsos, 74% des Français ont l’intention de partir en vacances cet été. Cette hausse des intentions de départ (74% soit + 7 pts vs 2021) dépassent notamment le niveau d’avant crise sanitaire (+5 pts vs 2019). Cependant, le contexte actuel permet-il aux populations issues de la diaspora de voyager ? Pour obtenir des réponses, Mauricia Ille est allée à la rencontre de deux étudiantes parisiennes. Elle questionne également Tanzim Hossain, directeur de l'agence de voyage Ami Voyages.
23 août 2022 à 13h49 par Mauricia Ille Africa radio
Séréna, vingt-trois ans, est étudiante à Paris. Cette année, elle ne s'est pas rendue en Côte d'Ivoire, son pays d'origine, pour des raisons économiques. « C'est même la première année où je ne voyage pas depuis que je suis en France. Parce qu'il faut se l'avouer, payer entre deux-cents, trois-cents, quatre-cents, cinq-cents euros pour un billet d'avion quand on est étudiant, ça fait un peu cher. Je ne serai pas capable de faire cette dépense là cette année » déclare t-elle.
Hormis les raisons économiques. Séréna et Aniela, elle aussi étudiante, ne peuvent pas se déplacer pour des raisons administratives. « Je ne compte pas partir cet été. Ce n'est pas forcément par rapport au billet d'avion, mais c'est plus par rapport à la préfecture. Mon dossier de titre de séjour arrive en retard. Du coup, je n'ai pas pu m'organiser pour voyager » explique Aniela.
Séréna, de son côté, parle d'une autre raison « un peu plus procédurale ». Selon elle, « de manière générale, les papiers prennent un peu plus de temps à être fait j'ai l'impression ces derniers temps et donc j'attends mon passeport depuis quatre mois. Il n'est pas à jour et donc ça fait quatre mois que je n'ai pas de passeport à jour et que je ne peux pas vraiment bouger à cause de ça ».
À cause de la cherté de la vie, certaines agences de voyages proposent des aides à leur clientèle afin de trouver des billets d'avion à des prix abordables. C'est le cas de l'agence parisienne Ami Voyages, qui propose des destinations en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Tanzim Hossain, directeur de l'agence, reconnaît une hausse des prix des billets par rapport à l'an dernier. « Dès qu'il y a l'impact sur le pétrole, automatiquement les billets d'avion augmentent » affirme t-il . « Un prix sur Brazza, mille-deux-cents et maintenant qui est à mille trois cent quatre-vingts, mille et mille-cinquante. Ça c'est vraiment Brazzaville parce qu'on vend beaucoup et c'est assez cher. Mais si on va sur le Mali, Côte d'Ivoire, Sénégal, on peut trouver des tarifs à huit-cents, neuf-cents euros qui sont maintenant aux alentours de mille ».
« Chez nous, ce qu'on fait, c'est qu'on demande aux clients de s'y prendre un peu en avance. Un, deux mois avant et on crée un dossier et ensuite on suit l'évolution pour voir s'il y a une baisse. Dès qu'il y a une baisse, on appelle le client pour dire qu'on a vu qu'il y a cinquante euros ou soixante, quatre-vingts euros en moins. Est ce que vous êtes toujours d'accord pour acheter ces billets que vous avez demandé ? Et si c'est bon, il passe à l'agence et on complète le dossier » explique t-il.
En France, selon la Direction générale de l'aviation civile. Les prix des billets d'avion ont augmenté de 43,5 % , toutes liaisons confondues, entre juillet 2021 et 2022.