L'insurrection au Mozambique "déstabilisée", selon le chef des armées sud-africain

L'insurrection jihadiste dans le nord du Mozambique a été "déstabilisée" par les troupes régionales qui la combattent depuis leur déploiement l'année dernière, a déclaré mercredi le chef des armées sud-africain à Pretoria.

AFRICA RADIO

13 avril 2022 à 19h51 par AFP

Depuis juillet 2021, le Rwanda et les pays voisins d'Afrique australe ont déployé plus de 3.000 soldats dans cette région pauvre, à majorité musulmane, frontalière avec la Tanzanie. La province du Cabo Delgado est en proie depuis fin 2017 à des violences jihadistes qui ont déjà fait plus de 3.894 morts dont 1.693 civils, selon une ONG présente sur le terrain, Acled. Les violences ont aussi forcé 820.000 personnes à quitter leur foyer, selon l'International Crisis Group (ICG). "Les forces sud-africaines ont rencontré une forte résistance venant des terroristes mais (elles) ont pu infliger des pertes mortelles", a déclaré le général Rudzani Maphwanya devant des médias à Pretoria. Les forces régionales "continuent de dominer et de poursuivre les terroristes dans la zone d'opérations", a-t-il ajouté. Le chef des armées sud-africain a toutefois souligné que l'action militaire n'est pas suffisante pour résoudre la crise au Mozambique, appelant à une gouvernance renforcée pour aider les habitants de la région à reprendre le cours d'une vie normale. Selon Acled mercredi, trois soldats mozambicains ont été tués le 5 avril par des rebelles dans une attaque contre une base militaire à Mandimba, dans la province du Cabo Delgado. Le président mozambicain Filipe Nyusi a déclaré en décembre dernier que la région riche en gaz avait subi moins d'attaques depuis le déploiement des troupes étrangères. Cette province septentrionale est la seule partie du Mozambique à majorité musulmane, et aussi l'une des régions les plus pauvres de l'un des pays les plus pauvres du monde. Les efforts pour extraire le gaz naturel ont attiré les plus gros investissements jamais réalisés en Afrique, notamment un projet de 16,5 milliards d'euros de TotalEnergies. L'année dernière, les jihadistes ont intensifié leurs attaques, forçant le géant français à suspendre jusqu'à nouvel ordre son projet de gaz liquéfié.