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"Maurice Kamto, sauve-nous", scandent en c-ur des dizaines de jeunes au moment où le principal opposant camerounais, libéré quelques heures plus tôt, après neuf mois passés en prison, arrive à son domicile de Santa Barbara, un quartier résidentiel de Yaoundé.

Le candidat malheureux &agrave; la pr&eacute;sidentielle de 2018 face &agrave; Paul Biya, a &agrave; peine le temps d'embrasser ses proches, qu'une trentaine de jeunes perch&eacute;s sur le toit de la gu&eacute;rite de sa r&eacute;sidence se met &agrave; chanter: "Papa Paul Biya, quitte le pouvoir.Nous sommes fatigu&eacute;s du m&ecirc;me syst&egrave;me".
La plupart ont moins de trente ans, et comme 75% des camerounais, ils n'ont jamais connu d'autre pr&eacute;sident que M. Biya, 86 ans, arriv&eacute; au pouvoir en 1982.Apr&egrave;s Teodoro Obiang Nguema en Guin&eacute;e &eacute;quatoriale, il est le pr&eacute;sident d'Afrique &agrave; la plus longue long&eacute;vit&eacute; au pouvoir.
"Nous sommes fatigu&eacute;s de ce syst&egrave;me qui est en place depuis 37 ans", l&acirc;che Abraham, un des jeunes, suant d'avoir trop chant&eacute; et dans&eacute;."Nous voulons l'alternance au pouvoir.Nous voulons un nouveau souffle pour notre pays", lance-t-il.&nbsp;
"Maurice Kamto est plus qu'un sauveur.C'est le seigneur", s'enflamme carr&eacute;ment un autre, Douglas, militant du parti de M. Kamto, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC).Il affirme avoir parcouru des kilom&egrave;tres &agrave; pieds pour vivre la lib&eacute;ration de son "pr&eacute;sident" &agrave; lui.&nbsp;
Quelques heures plus t&ocirc;t, &agrave; la prison principale de Yaound&eacute;, un v&eacute;hicule, avec &agrave; son bord M. Kamto, avait quitt&eacute; le p&eacute;nitencier sous les ovations et les chants de centaines de militants et sympathisants tenus &agrave; bonne distance par des policiers et gendarmes.
"Kamto notre pr&eacute;sident, c'est le peuple qui t'a choisi...Aurevoir Paul Biya, Kamto arrive...", chantaient d'autres jeunes.Sur le chemin, des dizaines de voitures et de motos escortent Maurice Kamto dans un tintamarre de klaxons et de vuvuzela."Ca c'est le cort&egrave;ge du Cameroun libre.Allez-y les gars", enjoint un conducteur de moto avant de se frayer le passage parmi les v&eacute;hicules.

- Surprise -

Vendredi, M. Biya a d&eacute;cid&eacute; d'arr&ecirc;ter les poursuites judiciaires engag&eacute;es contre de nombreux responsables politiques, dont ceux du MRC.Plus de 102 opposants ont ainsi &eacute;t&eacute; remis en libert&eacute; samedi par la justice camerounaise.
Une surprise &agrave; laquelle ne s'attendaient pas les supporters de M. Kamto, alors que leur leader, poursuivi notamment pour "insurrection", devait compara&icirc;tre devant un tribunal militaire &agrave; Yaound&eacute; mardi.
Le c&eacute;l&egrave;bre avocat camerounais avait &eacute;t&eacute; arr&ecirc;t&eacute; fin janvier avec des centaines de ses partisans, &agrave; la suite de manifestations pacifiques organis&eacute;es pour protester contre la r&eacute;-&eacute;lection du pr&eacute;sident Biya en octobre 2018, qu'il qualifie de "hold-up &eacute;lectoral".M. Kamto estime l'avoir remport&eacute; alors que les r&eacute;sultats officiels l'ont class&eacute; deuxi&egrave;me, loin derri&egrave;re M. Biya.
"Le jour (o&ugrave;), par la volont&eacute; de Dieu et par votre engagement et votre d&eacute;termination, vous me porterez aux affaires, alors j'irai diriger le Cameroun", a lanc&eacute; M. Kamto &agrave; la foule venue l'accueillir pour sa lib&eacute;ration.Il n'a toutefois pas sp&eacute;cifi&eacute; si son parti comptait poursuivre les manifestations dans les rues du pays.
"Maintenant s'ouvre un nouveau chapitre de notre lutte", assure-t-il."Si certains pensent que le fait d'&ecirc;tre lib&eacute;r&eacute; (marque) la fin de la lutte, alors il n'ont rien compris".

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