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Centrafrique: l'ex-président François Bozizé a pris la tête de la rébellion

L'ex-chef de l'État centrafricain François Bozizé a pris la tête de la rébellion qui a lancé il y a quatre mois une offensive pour renverser le président Faustin Archange Touadéré, réélu en janvier, et désormais en recul après avoir pris le contrôle de plusieurs villes.

Le porte-parole de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), Serge Bozanga, a indiqu&eacute; &agrave; l'AFP que Fran&ccedil;ois Boziz&eacute; avait r&eacute;pondu favorablement &agrave; "l&rsquo;appel" des six groupes arm&eacute;s membres de la CPC, lui&nbsp;"demandant de prendre la t&ecirc;te" de la coalition "en qualit&eacute; de coordinateur g&eacute;n&eacute;ral".
Mi-d&eacute;cembre, six des plus puissants groupes arm&eacute;s qui contr&ocirc;laient les deux-tiers de la Centrafrique, en guerre civile depuis huit ans, se sont alli&eacute;s au sein de la CPC, puis ont lanc&eacute; une offensive contre le r&eacute;gime du pr&eacute;sident Touad&eacute;ra.
D&egrave;s que la coalition avait annonc&eacute; "marcher sur Bangui", le 19 d&eacute;cembre, M. Touad&eacute;ra avait accus&eacute; M. Boziz&eacute; d'&ecirc;tre &agrave; la t&ecirc;te de la CPC, ce qu'avait ni&eacute; le parti de l'ancien chef de l'Etat.
Le jour de l'&eacute;lection pr&eacute;sidentielle, M. Boziz&eacute; avait n&eacute;anmoins apport&eacute; son soutien &agrave; la CPC et appel&eacute; &agrave; boycotter le scrutin.Le 4 janvier, une enqu&ecirc;te a &eacute;t&eacute; ouverte &agrave; son encontre, notamment pour "r&eacute;bellion".
Malgr&eacute; des attaques r&eacute;p&eacute;t&eacute;es, jusqu'aux portes de la capitale vite repouss&eacute;es le 13 janvier, les rebelles n'ont pas r&eacute;ussi &agrave; emp&ecirc;cher la r&eacute;&eacute;lection de M. Touad&eacute;ra &agrave; l'issue du premier tour de la pr&eacute;sidentielle du 27 d&eacute;cembre.&nbsp;
Les rebelles avaient r&eacute;ussi pendant leur offensive d&eacute;but janvier &agrave; prendre le contr&ocirc;le de certaines villes, comme Bangassou, situ&eacute;e &agrave; 750km de la capitale.Mais les rebelles ont quitt&eacute; la ville deux semaines plus tard, apr&egrave;s un ultimatum de l'ONU et depuis pr&egrave;s de deux mois, ils ont perdu un certain nombre de villes.
Le 24 f&eacute;vrier, les forces pro-gouvernementales ont repris le fief de Fran&ccedil;ois Boziz&eacute; &agrave; Bossangoa, &agrave; 280 km au nord de la capitale Bangui.
Les rebelles se sont heurt&eacute;s &agrave; des forces bien mieux arm&eacute;es et &eacute;quip&eacute;es: quelque 12.000 Casques bleus de la force de maintien de la paix de Minusca, pr&eacute;sents depuis 2014, mais aussi des centaines de militaires rwandais et paramilitaires russes d&eacute;p&ecirc;ch&eacute;s fin d&eacute;cembre par leurs pays &agrave; la rescousse de M. Touad&eacute;ra et d'une arm&eacute;e d&eacute;munie.&nbsp;
Le Conseil de s&eacute;curit&eacute; de l'ONU a approuv&eacute; le 12 mars une r&eacute;solution pr&eacute;voyant d'augmenter progressivement de 3.000 Casques bleus les effectifs de la Minusca.

- "Asphyxier" la ville -

La CPC a cherch&eacute; &agrave; couper le trafic sur les routes nationales 1 et 3, un axe routier vital qui relie la capitale de ce pays enclav&eacute; au Cameroun voisin, pour tenter "d'asphyxier" la ville, selon l'ONU.
Les forces pro-gouvernementales ont alors men&eacute; une contre-offensive pour lib&eacute;rer les villes de Boda, Boali, Bossemb&eacute;l&eacute;, Bossempt&eacute;l&eacute;, Yalok&eacute; et Beloko, ouvrant l'axe de ravitaillement vital reliant la capitale Bangui au Cameroun.
M.&nbsp;Boziz&eacute;, arriv&eacute; au pouvoir en 2003 &agrave; la suite d'un coup d'Etat avant d'en &ecirc;tre chass&eacute; en 2013,&nbsp;s'&eacute;tait port&eacute; candidat &agrave; la pr&eacute;sidentielle du 27 d&eacute;cembre.
Sa candidature avait &eacute;t&eacute; invalid&eacute;e d&eacute;but d&eacute;cembre par la Cour constitutionnelle au motif notamment qu'il &eacute;tait sous le coup de sanctions de l'ONU pour son soutien pr&eacute;sum&eacute; &agrave; des milices d'autod&eacute;fense coupables, selon les Nations unies, de crimes de guerre et contre l'humanit&eacute; au paroxysme de la guerre civile en 2013 et 2014.
Renvers&eacute; en 2013 par une coalition de groupes arm&eacute;s domin&eacute;e par les musulmans, la S&eacute;l&eacute;ka, Fran&ccedil;ois Boziz&eacute; est accus&eacute; notamment par les Nations unies d'avoir organis&eacute; une contre-insurrection sanglante depuis son exil, celle des milices anti-balaka majoritairement chr&eacute;tiennes et animistes.
En 2014, les Nations unies l'ont plac&eacute; sous sanctions pour "soutien" aux anti-balaka et l'accusent d'"avoir demand&eacute; &agrave; ses milices de poursuivre les atrocit&eacute;s" contre les musulmans.&nbsp;
Le pr&eacute;sident Touad&eacute;ra a &eacute;t&eacute; r&eacute;&eacute;lu &agrave; l&rsquo;issue d&rsquo;un premier tour contest&eacute;, o&ugrave; moins d&rsquo;un &eacute;lecteur sur deux a pu se rendre aux urnes en raison des violences des groupes arm&eacute;s.

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