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Vaccins et stratégies sanitaires contre la pandémie de Covid-19 seront au c-ur du sommet annuel de l'Union africaine (UA), qui se tient exceptionnellement en visioconférence samedi et dimanche et doit également aborder plusieurs conflits relégués au second plan par le virus.

L'Afrique a pour l'instant &eacute;t&eacute; relativement &eacute;pargn&eacute;e par le nouveau coronavirus, avec 3,5% des cas et 4% des morts officiellement recens&eacute;s dans le monde, selon le Centre de contr&ocirc;le et de pr&eacute;vention des maladies de l'UA (Africa CDC).
Mais de nombreux pays sont actuellement confront&eacute;s &agrave; une seconde vague pr&eacute;occupante et ont du mal &agrave; acc&eacute;der aux vaccins.
Virtuel pour &eacute;viter toute contamination, le sommet doit d&eacute;marrer samedi par une intervention du pr&eacute;sident sud-africain Cyril Ramaphosa sur les efforts actuels du continent face &agrave; la pand&eacute;mie.Fin janvier &agrave; Davos (Suisse), le pr&eacute;sident sortant de l'UA avait fustig&eacute; les pays riches qui "accaparent" les vaccins contre le coronavirus.
Le dirigeant a pass&eacute; l'ann&eacute;e 2020 &agrave; coordonner les efforts africains pour augmenter le nombre de tests et s&eacute;curiser l'approvisionnement vaccinal, pendant que son pays devenait officiellement le principal foyer de l'&eacute;pid&eacute;mie sur le continent, l'Afrique du Sud comptant pour 40% (1,5 million) des cas africains de Covid-19 d&eacute;tect&eacute;s.
Si Johannesburg a re&ccedil;u lundi sa premi&egrave;re cargaison tr&egrave;s attendue de vaccins d'AstraZeneca et esp&egrave;re vacciner d'ici la fin de l'ann&eacute;e au moins 67% des Sud-Africains, les perspectives pour l'ensemble du continent sont bien plus modestes.L'Organisation mondiale de la Sant&eacute; (OMS) s'attend &agrave; un taux de vaccination de 30% en Afrique en 2021, malgr&eacute; le dispositif Covax qu'elle pilote pour un acc&egrave;s &eacute;quitable aux vaccins.
A raison de deux doses par personne, l'Afrique aura besoin d'1,5 milliard de doses pour vacciner 60% de ses&nbsp;environ 1,3 milliard d'habitants et esp&eacute;rer une immunit&eacute; collective.Les leaders africains s'&eacute;l&egrave;vent donc contre l'actuelle course aux vaccins, qui les d&eacute;savantage.
Dans une r&eacute;cente interview, le pr&eacute;sident de la Commission de l'UA, Moussa&nbsp;Faki&nbsp;Mahamat, a d&eacute;nonc&eacute; le "nationalisme vaccinal" et les "pays riches qui s'arrogent la priorit&eacute;, certains pr&eacute;-commandant m&ecirc;me plus que ce dont ils ont besoin".&nbsp;
- Crises s&eacute;curitaires -
L'&eacute;pid&eacute;mie n'&eacute;clipse pas pour autant les questions s&eacute;curitaires agitant le continent: le conflit au Tigr&eacute; secoue depuis trois mois l'Ethiopie, qui abrite le si&egrave;ge de l'UA, et le Sahel continue de s'enliser dans les crises.
"Nous esp&eacute;rons que le sommet sera une opportunit&eacute; pour les leaders africains de se reconcentrer sur un certain nombre de conflits et de crises qui ont &eacute;t&eacute; n&eacute;glig&eacute;s, &agrave; cause de la priorit&eacute; logique accord&eacute;e au Covid l'ann&eacute;e derni&egrave;re", r&eacute;sume la chercheuse de l'International Crisis Group (ICG) Imogen Hooper.
Face &agrave; ce double enjeu sanitaire et s&eacute;curitaire, les &eacute;lections internes de l'UA s'annoncent d&eacute;terminantes.M. Faki, ancien Premier ministre du Tchad, est seul candidat &agrave; sa succession &agrave; la t&ecirc;te de la Commission, l'organe ex&eacute;cutif de l'Union.
Il devra toutefois r&eacute;unir deux tiers des suffrages et surmonter les accusations, qu'il rejette, "d'une culture de harc&egrave;lement sexuel, de corruption et d'intimidation au sein de la commission", estime l'ICG dans une r&eacute;cente note de synth&egrave;se.
De son c&ocirc;t&eacute;, le Nig&eacute;rian Bankole Adeoye est per&ccedil;u comme le favori pour prendre la t&ecirc;te d'une super commission regroupant Affaires politiques et d&eacute;partement Paix et s&eacute;curit&eacute;.
M. Faki a r&eacute;cemment soulign&eacute; les efforts de pr&eacute;vention des conflits pendant son premier mandat de quatre ans, se disant "heureux de constater qu'aujourd'hui, il n'y a pas de guerre entre &Eacute;tats africains".
Mais les crises internes demeurent nombreuses en Afrique.Le Conseil de Paix et de S&eacute;curit&eacute; n'a, par exemple, quasiment pas abord&eacute; le conflit entre le gouvernement camerounais et les s&eacute;paratistes anglophones, ou l'essor inqui&eacute;tant des islamistes radicaux dans le nord du Mozambique.
En Ethiopie, M. Faki avait appel&eacute; &agrave; la cessation des hostilit&eacute;s entre le gouvernement d'Addis Abeba et les autorit&eacute;s dissidentes de la r&eacute;gion septentrionale du Tigr&eacute;, peu apr&egrave;s le d&eacute;clenchement des combats d&eacute;but novembre.
Mais le Premier ministre &eacute;thiopien et prix Nobel de la Paix 2019 Abiy Ahmed a refus&eacute; toute m&eacute;diation de l'UA dans une op&eacute;ration "de maintien de l'ordre" relevant de la souverainet&eacute; du pays.
De quoi illustrer la difficult&eacute; pour l'UA de peser sur le cours de certaines crises, reprend Mme Hooper, de l'ICG : "A chaque fois qu'un &Eacute;tat membre a insist&eacute; sur le fait qu'un conflit est interne, l'UA a eu beaucoup de difficult&eacute;s &agrave; s'impliquer".

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