Sahara occidental: le Conseil de sécurité réclame la reprise des négociations
Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé jeudi les "parties" au conflit du Sahara occidental à "reprendre les négociations" pour permettre une solution "durable et mutuellement acceptable", en renouvelant pour un an la mission des Nations unies dans la région.
27 octobre 2022 à 17h21 par AFP
Les Etats-Unis, qui ont rédigé le texte de la résolution, ont regretté l'absence d'unanimité lors de ce vote qui a recueilli 13 voix pour, avec les abstentions du Kenya et de la Russie, qui a elle dénoncé un texte "pas équilibré". La résolution appelle "les parties à reprendre les négociations sous l'égide du secrétaire général sans pré-conditions et de bonne foi", avec l'objectif de parvenir à "une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable" dans la perspective d'une "auto-détermination du peuple du Sahara occidental". Le Conseil de sécurité avait lancé ce même appel il y a un an, au moment de la prise de fonction du nouvel émissaire de l'ONU, l'Italien Staffan de Mistura, qui s'est depuis rendu plusieurs fois dans la région pour rencontrer les différents acteurs. Mais dans son rapport annuel publié récemment, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit "vivement préoccupé par l'évolution de la situation". "La reprise des hostilités entre le Maroc et le Front Polisario marque un net recul dans la recherche d'une solution politique à ce différend de longue date", a-t-il insisté, évoquant des "frappes aériennes et des tirs de part et d'autre du mur de sable" qui sépare les deux parties. Le Sahara occidental, ex-colonie espagnole, est considéré comme un "territoire non autonome" par l'ONU en l'absence d'un règlement définitif. Il oppose depuis des décennies le Maroc au Front Polisario, soutenu par Alger. Rabat, qui contrôle près de 80% de ce vaste territoire, prône un plan d'autonomie sous sa souveraineté. Le Polisario réclame pour sa part le référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU qui avait été prévu lors de la signature en 1991 d'un cessez-le feu mais jamais concrétisé. La résolution adoptée jeudi appelle également les parties à "coopérer pleinement" avec la mission de l'ONU, la Minurso dont le mandat a été renouvelé pour un an, jusqu'au 31 octobre 2023.