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Un détenu de Guantanamo rapatrié en Algérie

Un détenu algérien de la prison militaire de Guantanamo, Sufiyan Barhoumi, soupçonné d'avoir été un instructeur dans un camp d'Al-Qaïda, a été rapatrié en Algérie, a annoncé samedi le ministère américain de la Défense.

AFRICA RADIO

2 avril 2022 à 20h51 par AFP

"Le 4 février 2022, le ministre de la Défense (Lloyd) Austin a notifié le Congrès de son intention de rapatrier M. Barhoumi en Algérie et, en lien avec nos partenaires algériens, nous avons rempli les conditions requises pour un transfert sécurisé", a déclaré le Pentagone dans un communiqué. "Les Etats-Unis apprécient la volonté de l'Algérie et d'autres partenaires de soutenir les efforts américains persistants pour réduire" la "population carcérale et à terme fermer la prison de Guantanamo", a-t-il poursuivi. Ce détenu algérien avait initialement été inculpé en 2005 pour complot lié au terrorisme. Il était accusé d'avoir été instructeur dans un camp d'Al-Qaïda puis d'avoir formé deux Saoudiens à la fabrication des détonateurs à distance. Mais dès 2008, le Pentagone avait abandonné les accusations contre lui. En 2016, la Commission de révision de Guantanamo avait déterminé que sa détention n'était "plus nécessaire" pour protéger la sécurité des Etats-Unis d'une "menace sérieuse". En tout, 37 détenus sont encore présents à Guantanamo, après ce rapatriement qui suit celui, début mars d'un détenu saoudien vers son pays. Parmi eux, 18 sont également éligibles à un transfert, sept éligibles à un examen de leur dossier par la Commission de révision et dix autres, dont le cerveau présumé des attentats de 2001, Khalid Sheikh Mohammed, dit "KSM", sont en attente de jugement par une commission militaire. Des experts indépendants mandatés par les Nations unies ont enjoint en janvier les Etats-Unis de fermer leur prison militaire de Guantanamo, site de "violations incessantes des droits de l'Homme". Le gouvernement américain s'est engagé à fermer, à terme, le tristement célèbre centre de détention, ouvert après les attentats jihadistes du 11 septembre 2001 dans le cadre de "la guerre contre le terrorisme".