En Tunisie, fermeture de l’Instance d’Accès à l’Information : "Le pouvoir veut fermer toutes les sources de l'information"

Actus. Au début du mois d’août, l’Instance tunisienne d’Accès à l’Information (INAI) a confirmé sa fermeture. Lundi 25 août, des ONG du pays ont dénoncé cette dissolution, qui, selon elles, restreint les droits et les libertés en Tunisie.

En Tunisie, fermeture de l’Instance d’Accès à l’Information : "Le pouvoir veut fermer toutes les sources de l'information"
Ici, les membres de la première Assemblée Constituante tunisienne après la révolution de 2011. L'Instance d'accès à l'information avait été créée après cette dernière. - Citizen59 (Flickr)

Créée en 2016 à la suite de la révolution de 2011, l’Instance d’Accès à l’Information (INAI) a définitivement fermé début août. Composée de neuf membres, dont un avocat, un journaliste et un statisticien, elle permettait aux journalistes et aux citoyens d’effectuer des réclamations de données et informations à toutes les administrations et institutions de l’État. Ses employés ont été reclassés au sein de l’administration tunisienne.

Une fermeture trop discrète

Le manque de transparence de cette dissolution a été dénoncé par plusieurs personnes, comme Zied Dabbar, président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT). Il a affirmé à l’AFP que, selon lui, la fermeture de l’INAI s’est faite "en catimini", ce qui rendrait l’accès à l’information "de plus en plus verrouillé" en Tunisie.  "Il n'y aura désormais que des versions officielles, ce qui aboutira à un travail de propagande", a-t-il ajouté.

Un schéma de fragilisation des droits

Le SNJT voit la dissolution de l’INAI comme "une démolition de l'un des éléments fondamentaux de la construction démocratique" qui contribue à la réduction des droits en Tunisie. Depuis le 25 juillet 2021, lorsque le président Kais Saied s'est octroyé tous les pouvoirs, plusieurs organisations dénoncent la restriction des libertés dans le pays.

Pour Romdhane Ben Amor, porte-parole du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), "il devient clair que le pouvoir veut fermer toutes les sources de l'information." Plusieurs journalistes, blogueurs et avocats sont en détention ou font l'objet d'enquêtes en vertu d'un décret présidentiel datant de 2022, dont le but est de lutter contre les "fausses informations". Ces actions judiciaires font également l’objet de critiques de la part des défenseurs des droits.

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