Son arrestation fin mars avait alimenté les craintes d'un retour à la guerre civile, heureusement non advenue, près de sept ans après la fin d'un conflit sanglant entre ses partisans et ceux du président Salva Kiir, qui avait fait quelque 400.000 morts et 4 millions de déplacés entre 2013 et 2018.
D'après un communiqué du ministère de la Justice, Riek Machar est présumé coupable d'avoir coordonné, avec sept co-accusés, une attaque contre une base militaire par l'"Armée blanche", une milice accusée par le pouvoir de collaborer avec lui. L'attaque, qui s'est tenue le 3 mars dans le nord-est du pays, a tué "plus de 250 soldats", ainsi qu'un major général sud-soudanais et un pilote onusien, affirme le ministère de la Justice.
Soudan du Sud. Rumeurs sur la mort du président Salva Kiir : le gouvernement dément fermement
Des accusation de meurtre, terrorisme et financement d’actes terroristes
Riek Machar et ses co-accusés ont également été inculpés pour "meurtre", "terrorisme et financement d'actes terroristes", "trahison" et autre "conspiration". Salva Kiir a publié dans la soirée un décret présidentiel démettant Riek Machar, ainsi que le ministre du Pétrole Puot Kang Choi, de leur poste au sein du gouvernement, selon une déclaration transmise à la télévision d'Etat.
Fin mars, après plusieurs semaines tendues dans le pays, marquées par des frappes dans le nord-est et des tirs d'artillerie près de la capitale, Riek Machar avait été arrêté chez lui, puis placé en résidence surveillée. "Cette affaire envoie un message clair: ceux qui commettent des atrocités contre le peuple du Soudan du Sud, contre nos forces armées et contre le personnel humanitaire, devront rendre des comptes, peu importent leur position ou leur influence politique", affirme le ministère de la Justice.
La communauté internationale inquiète
Les affaires judiciaires "ne peuvent pas faire l'objet de débat diplomatique jusqu'au prononcé d'une décision", poursuit-il. La communauté internationale s'est régulièrement alarmée du sort réservé à M. Machar, de nature selon elle à remettre en question l'accord de paix de 2018 entre MM. Kiir et Machar et à replonger le pays dans le chaos. En mai, les ambassades du Canada, de l'Allemagne, des Pays-Bas, de la Norvège, du Royaume-Uni, des Etats-Unis et de l'Union européenne à Juba avaient notamment réaffirmé leur "appel urgent" à sa libération, tout en exhortant tous les dirigeants "à mettre fin à l'utilisation de la violence comme outil de compétition politique" et à reprendre un dialogue.
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