Un mouvement générationnel qui défie le gouvernement
Depuis la mi-septembre, le Maroc est traversé par une vague de manifestations inédites, menées par le collectif GenZ 212, créé sur la plateforme Discord et fort de plus de 200 000 membres. Ces jeunes, souvent sans affiliation politique, dénoncent la corruption, la crise des services publics et la gestion du gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch.
Jeudi encore, des rassemblements ont eu lieu à Rabat, Casablanca et Tanger, où les manifestants ont scandé : « On attend que le roi nous parle ! On n’a plus confiance dans le gouvernement. On attend que le roi nous parle, il doit sauver son peuple », confie Raghd, ingénieure du son de 23 ans, à l’AFP. La colère s’est amplifiée après le décès de huit femmes enceintes à l’hôpital public d’Agadir, symbole d’un système de santé à bout de souffle
🇲🇦 هل هذه ديمقراطية؟ أم أن المطالبة بالحقوق جريمة؟
— GenZ212 (@margenz212) September 27, 2025
🇬🇧 Is this democracy? Or is demanding rights a crime?
🇫🇷 Est-ce la démocratie ? Ou réclamer des droits est-il un crime ?@AJArabic @BBCWorld @FRANCE24 @hrw @hrw_ar @UNHumanRights #GENZ212 #Protest #Morocco pic.twitter.com/ZHHzf5GW5w
Le gouvernement appelle au dialogue, la rue réclame des actes
Face à la pression, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a répété son appel au dialogue, assurant que « le message est reçu » et que l’exécutif travaille à combler les déficits dans les services publics. Mais pour beaucoup, les promesses ne suffisent plus. Le collectif GenZ 212 a publié un nouveau manifeste réclamant le limogeage du gouvernement, une lutte accrue contre la corruption, et un plan d’urgence pour renforcer les effectifs médicaux dans les zones rurales.
Maroc : “GenZ212 exprime un décalage entre la politique de puissance et la réalité sociale”, selon l’historien Pierre Vermeren
“La situation est grave”, préviennent les intellectuels
Mercredi, une soixantaine de personnalités ont publiquement soutenu le mouvement et appelé le roi à intervenir « La situation est très grave, il y a un délabrement de l’infrastructure sociale. Il faut que le roi intervienne pour trouver une solution politique. Sinon, ça va produire de la violence », avertit l’historien Maâti Monjib, présent dans la manifestation à Rabat.
Le discours du souverain, prévu ce vendredi, est désormais perçu comme un moment décisif. Entre l’appel au calme et les espoirs d’un changement en profondeur, le Maroc retient son souffle.
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