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Tchad : des opposants se retirent de la vie politique. Ils dénoncent un pouvoir “autoritaire”

Actus. Une partie de l’opposition tchadienne a annoncé, mercredi 22 octobre, son retrait de la vie politique pour protester contre la révision constitutionnelle adoptée début octobre, qui ouvre la voie à un mandat présidentiel indéfini pour Mahamat Idriss Déby. Les partis dénoncent un climat de répression et un recul de la démocratie dans le pays.

Tchad : des opposants se retirent de la vie politique. Ils dénoncent un pouvoir “autoritaire”
Le président tchadien Mahamat Idriss Deby Itno - Présidence du Tchad

Les partis politiques membres du Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP), considérés comme la frange la plus radicale de l’opposition, ont décidé de suspendre toutes leurs activités politiques sur le plan national jusqu’à ce que leurs droits soient rétablis et garantis. Le retrait prendra effet d’ici le 31 octobre, ont-ils précisé mercredi lors d’une conférence de presse. 

Une réforme constitutionnelle controversée

Début octobre, le Parlement tchadien a adopté une révision constitutionnelle établissant un mandat présidentiel de sept ans renouvelable sans limite, moins de deux ans après l’adoption de la Constitution par référendum. Cette réforme, qualifiée “d’autoritaire” par l’opposition, permet au président Mahamat Idriss Déby, en poste depuis 2021 après la mort de son père Idriss Déby Itno, de rester indéfiniment au pouvoir. 
Le GCAP dénonce également la levée de l’incompatibilité entre les fonctions de chef de l’État et les responsabilités au sein d’un parti politique, permettant à Mahamat Déby de cumuler la présidence de l’État et la direction du Mouvement pour le salut (MPS) depuis janvier 2025. 

A lire aussi : Mandat illimité de Mahamad Idriss Déby au Tchad : la fin d'un "garde-fou contre l'autoritarisme" selon une ONG

 

Climat de répression et intimidations 

Dans leur communiqué, les partis de l’opposition dénoncent un climat de terreur, des intimidations et des menaces, renforcés par l’interdiction de rassemblements et de manifestations. Selon eux, continuer à participer à la vie politique dans ces conditions reviendrait à “accompagner un dictateur et légitimer son règne infini”. 
Cette décision intervient dans un contexte où la répression des opposants et de la société civile s’intensifie. Mi-octobre, l’ONG Human Rights Watch avait dénoncé la révision constitutionnelle comme un “grave recul pour l’état de droit et la démocratie”. Parmi les opposants les plus emblématiques, Succès Masra, ancien Premier ministre, a été condamné à 20 ans de prison à l’issue d’un procès jugé expéditif. 

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