Le Parlement angolais donne le feu vert à l'envoi de 500 soldats en RDC

Le Parlement angolais a donné le feu vert vendredi à l'envoi d'un contingent d'environ 500 soldats en République démocratique du Congo (RDC), après l'échec d'un énième cessez-le-feu que Luanda avait contribué à négocier entre les troupes gouvernementales et les rebelles.

AFRICA RADIO

17 mars 2023 à 17h36 par AFP

Les députés ont formellement approuvé, par un vote à l'unanimité lors d'une session extraordinaire retransmise en direct à la télévision, une décision annoncée samedi par la présidence. "La mission des forces armées angolaises n'impliquera pas d'opérations de combat", a déclaré après le vote le ministre d'État et chef de la Maison de sécurité, le général Francisco Furtado, après le vote. Il s'agit "uniquement de superviser le processus de dissolution, de désarmement et de réintégration des forces du M23", a-t-il poursuivi. L'est de la RDC, frontalier notamment du Rwanda, est le théâtre d'une flambée de violences depuis que la rébellion du M23 a repris les armes fin 2021, et s'est emparée de pans entiers du territoire. La RDC et des experts de l'ONU accusent le Rwanda de soutenir le groupe armé, ce que Kigali dément. L'Angola joue un rôle de médiateur dans ce conflit, mais le dernier cessez-le-feu annoncé n'a pas été respecté la semaine dernière. Les soldats angolais ne viennent pas "pour attaquer, mais pour vérifier comment les choses se passent", a assuré en début de semaine le chef de la diplomatie congolaise. Le président de la RDC, Felix Tshisekedi, est attendu samedi à Luanda pour une visite de travail, selon la présidence angolaise. Ce vote intervient alors que des rebelles du M23 se sont retirés ces derniers jours de plusieurs localités de l'est de la RDC, selon des sources civiles et militaires constatant prudemment une accalmie dans les combats. Le M23 (pour "Mouvement du 23 mars") est l'un des nombreux groupes armés qui opèrent dans l'est de la RDC, pour beaucoup issus des deux guerres régionales qui ont éclaté à la fin du XXe siècle. En 2012, le groupe s'est brièvement emparé de Goma avant d'être chassé par une offensive conjointe des forces du Congo et de l'ONU. Mais les combats ont repris fin 2021 après que le M23 ait accusé le gouvernement de Kinshasa de ne pas respecter son engagement d'intégrer ses combattants à l'armée régulière. Plusieurs pays de la région ont déployé une force conjointe visant à stabiliser la zone. strs-cld/ib