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Libye: poursuite d'une opération anti-trafiquants malgré les critiques (ministère)

Le gouvernement libyen basé à Tripoli a annoncé mardi la poursuite d'une opération contre des réseaux de trafiquants dans l'ouest du pays, malgré les critiques qu'elle suscite.

AFRICA RADIO

30 mai 2023 à 14h06 par AFP

"L'opération sécuritaire se poursuivra jusqu'à la réalisation de ses objectifs", a affirmé dans un communiqué le ministère de la Défense relevant du gouvernement de Tripoli reconnu par l'ONU. Au moins deux personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dimanche dans des frappes aériennes menées dans les alentours de Zawiya (ouest) par le gouvernement dans le cadre d'une opération qui vise officiellement des positions de trafiquants, selon des médias locaux et un élu de la ville. Jeudi, le ministère de la Défense avait annoncé avoir lancé des frappes aériennes contre des "caches de bandes de trafiquants de carburants, de stupéfiants et d'êtres humains dans la région du littoral occidental". Dans son communiqué de mardi, le ministère a affirmé que "la première phase" de cette opération avait été menée "avec succès" et qu'elle avait "permis de détruire sept bateaux de trafic de migrants, six dépôts de trafiquants de drogue (...) et neuf camions-citernes utilisés pour la contrebande de carburant". Le ministère a défendu la "précision" de ses frappes, affirmant respecter "toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils". Il a appelé les citoyens "à coopérer avec les forces armées et à s'éloigner des sites suspects", en annonçant une "nouvelle phase" de cette opération. Cette annonce survient en dépit de critiques qu'elle suscite dans un pays où deux camps rivaux, l'un à Tripoli et le second dans l'Est, se disputent le pouvoir sur fond de chaos sécuritaire depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Lundi, le Parlement basé dans l'Est a dénoncé les frappes contre Zawiya, les qualifiant d'opération de "règlement de comptes politiques plutôt que de lutte contre des trafiquants comme le prétend" le gouvernement de Tripoli. L'ambassade des Etats-Unis à Tripoli s'est dite lundi "préoccupée par le recours d'armes dans des secteurs où se trouvent des civils et le risque d'escalade de la violence". "Les dirigeants libyens doivent faire leur possible pour désamorcer (la situation) et protéger les civils". Londres a jugé "inacceptable" le recours aux armes qui "mettent en danger la vie des civils", appelant "à la désescalade toutes les personnes impliquées".