Éthiopie : le TPLF, parti historique du Tigré, radié par la commission électorale pour non-respect des obligations légales

Actus. Le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), longtemps force dominante de la politique éthiopienne, a été radié par la Commission électorale nationale (NEBE) pour manquements répétés à ses obligations légales, notamment l'absence d'assemblée générale. Déjà suspendu en février, le parti reste toutefois éligible à un éventuel réenregistrement avant les élections de 2026. Cette décision intervient dans un contexte de profondes divisions internes au sein du TPLF et de tensions croissantes avec le gouvernement fédéral et l’Érythrée, ravivant les inquiétudes dans une région encore marquée par la guerre civile.

Éthiopie : le TPLF, parti historique du Tigré, radié par la commission électorale pour non-respect des obligations légales
Mekele, la capitale du Tigré en Éthiopie - Wikicommons

Le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), parti qui a dominé durant près de trente ans la vie politique en Éthiopie, a été "radié" pour ne pas avoir respecté ses obligations légales, a
annoncé ce mercredi 14 mai la Commission électorale nationale éthiopienne (NEBE).

Le parti, rongé par les divisions internes, mais toujours très influent dans la région instable du Tigré (Nord), avait déjà été suspendu pour trois mois en février pour ne pas avoir organisé d'assemblée générale, a ajouté la NEBE dans un communiqué publié sur X, en évoquant les "manquements" du TPLF.

Ce dernier peut toutefois demander à être réenregistré en vue des élections qui doivent se tenir avant juin 2026.

Un parti en froid avec le gouvernement actuel 

Depuis plusieurs mois, les tensions entre les dirigeants de cette formation sont extrêmement vives dans cette région peu peuplée (environ six millions habitants, dans un pays qui en compte quelque 130 millions), ravivant le spectre d'un nouveau conflit. Les relations sont également à couteaux tirés entre l'Éthiopie et l'Érythrée, qui partage une longue frontière avec le Tigré. Une frange du TPLF entretient aussi des rapports houleux avec le gouvernement fédéral d'Addis-Abeba.

En février, la NEBE avait affirmé que "l'enregistrement du parti (serait) annulé" si ses instances dirigeantes ne prenaient pas de "mesure corrective". Les instances dirigeantes du TPLF avaient alors vilipendé cette suspension, déclarant ne pas la respecter.

Pour la commission électorale, la formation tigréenne n'a donc pas honoré ses obligations. Le TPLF avait déjà perdu son statut de parti politique fin 2020, dès le début de la guerre entre les rebelles tigréens et les forces gouvernementales, qui a fait rage jusqu'en novembre 2022. Il a été plusieurs années considéré par Addis-Abeba comme une entité terroriste.

La formation, toute puissante pendant près de trente ans, a été marginalisée dès l'arrivée au pouvoir en 2018 de l'actuel Premier ministre Abiy Ahmed, sur fond de manifestations d'ampleur dans le pays.


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