L’entourage de Félix Tshisekedi visé
Bernand Maingain, l'avocat belge qui représente ces trois organisations, a expliqué que sa requête ciblait "neuf membres de la famille présidentielle", tous détenteurs de la nationalité belge et soupçonnés d'être mêlés à "un système de prédation" des richesses du sous-sol congolais. Il a refusé de donner les identités, mais "les noms sont connus, ils figurent dans les rapports des ONG", a déclaré Me Maingain devant des journalistes à Bruxelles. "Nous avons bien reçu la plainte et nous examinons sa recevabilité", a indiqué de son côté une porte-parole du parquet fédéral jointe par l'AFP.
#RDC Des ONG katangaises et d’anciens dirigeants de la @Gecamines ont déposé plainte en #Belgique contre des membres de la famille #Tshisekedi, accusés de "pillage de mines" au #Katanga (belle-sœur, fils, frères, cousins et première dame) https://t.co/LlAK8Rnh3K
— Christophe RIGAUD (@afrikarabia) July 8, 2025
“Tout se passe au Katanga”
Bernard Maingain a présenté sa requête lors d'une conférence de presse aux côtés de Jean-Pierre Muteba, responsable d'une des organisations plaignantes, Kudia Talala, connue pour sa dénonciation de la gestion opaque des entreprises minières de la province du Katanga, dans le sud-est de la RDC. "Tout se passe au Katanga, les pratiques frauduleuses que nous dénonçons concernent des attributions de remblais de mines, notamment de cobalt", ainsi que "des opérations de sous-traitance ruineuses pour les entreprises", a souligné à l'AFP Me Maingain. "J'ai le sentiment qu'il y a des actes de corruption, de détournement, de blanchiment". Sont également cités "des actes de répression commis sur la population et des crimes écologiques". "Je constate qu'à l'occasion de ces pratiques frauduleuses, de façon systématique, les noms de ces membres de la famille Tshisekedi sont cités", a ajouté l'avocat.
#RDC: Une plainte a été déposée ce mardi devant la justice belge contre neuf membres du clan présidentiel, accusés de "coauteurs et complices d’actes de corruption et autres comportements infractionnels" liés au pillage de sites miniers dans les provinces du Haut-Katanga et du… pic.twitter.com/AnoiErcVQq
— Stanis Bujakera Tshiamala (@StanysBujakera) July 8, 2025
Charge désormais à la justice belge de mettre au jour d'éventuels éléments constitutifs d'infractions pénales pour chacun de ces suspects. Bernard Maingain a suggéré de commencer par l'audition d'un certain nombre de témoins, dont les noms sont donnés au parquet. "A ce stade, tous les noms sont confidentiels, il y a un vrai problème de sécurité dans ce dossier", a relevé l'avocat.
Une plainte avec constitution partie civile envisagée
Après cet "acte de dénonciation des faits", il n'a pas exclu de passer à l'étape de la plainte avec constitution de partie civile, qui déboucherait sur la saisine d'un juge d'instruction quelles que soient les intentions du parquet. "A un moment donné la question des détournements et du sort de l'argent va se poser, c'est un travail difficile, lent, mais, qui va produire des résultats. On finit toujours par être rattrapé par la patrouille", a-t-il également déclaré en conférence de presse.
L'an dernier, l'Enact, un observatoire de lutte contre le crime organisé transnational en Afrique, avait dénoncé, à propos de la production de cobalt au Katanga, des pratiques de contrebande et "la collusion entre mineurs illégaux, bandes criminelles organisées et acteurs étatiques"
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