Près de Lyon. Un centre culturel au nom d'une combattante du FLN : l'Etat boycotte l'inauguration

Actus. L’État a boycotté, mardi 26 août, l’inauguration d’un centre culturel à Vénissieux, nommé Annie Steiner, militante du FLN. Une décision qui intervient en plein contexte de crise diplomatique entre Paris et Alger.

Près de Lyon. Un centre culturel au nom d'une combattante du FLN : l'Etat boycotte l'inauguration
A Vénissieux, le choix de la municipalité de baptiser un centre culturel du nom d'une combattante du FLN ne fait pas l'unanimité. - Aldg692VX - Wikicommons

L’inauguration d’un centre culturel et social à Vénissieux, près de Lyon, a pris mardi 26 août une tournure politique inattendue. L’État a décidé de boycotter la cérémonie, en raison du choix de baptiser ce nouvel équipement du nom d’Annie Steiner, militante anticolonialiste française ayant rejoint le Front de libération nationale (FLN) durant la guerre d’Algérie.

Un nom qui ravive les tensions

Condamnée en 1957 à cinq ans de prison par un tribunal militaire français pour avoir transmis des messages aux combattants du FLN, Annie Steiner avait ensuite pris la nationalité algérienne et vécu jusqu’à sa mort, en 2021, dans ce pays. Pour la préfète Fabienne Buccio, ce choix est inacceptable : "L’État désapprouve le choix de donner son nom à la nouvelle infrastructure, et aucun représentant de l’État n’assistera à l’inauguration", a-t-elle affirmé dans un communiqué. Elle a jugé ce baptême "extrêmement contestable", estimant qu’il est "de nature à diviser nos concitoyens".

Pourtant, l’État a contribué à hauteur de 1,7 million d’euros au financement de ce vaste bâtiment, situé dans le quartier populaire des Minguettes et destiné à la jeunesse, avec bibliothèque, salle de quartier et espaces de jeux et de sport.

Une mémoire toujours vive

Les relations entre la France et l’Algérie sont actuellement au plus bas, sur fond de divergences autour du Sahara occidental et après des expulsions réciproques de diplomates. Dans ce climat tendu, la décision municipale a une résonance particulière.

La maire communiste Michèle Picard assume pleinement : "C’est un choix politique assumé, réfléchi et responsable, il va avec l’Histoire de la ville qui a un passé anticolonialiste." Elle souligne que la mémoire de la guerre d’Algérie est "multiple" et qu’il faut désormais "que l’Histoire soit apaisée des deux côtés de la Méditerranée".

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