En Afrique du Sud, le ministre des Affaires étrangères Ronald Lamola a fustigé mercredi 27 août la décision des États-Unis d’accorder le statut de réfugié aux Afrikaners, descendants des colons européens et anciens bénéficiaires du régime ségrégationniste de l’apartheid. "Un traitement préférentiel accordé à un groupe privilégié qui ne fuit aucun génocide est clairement de l’apartheid 2.0", a-t-il déclaré en conférence de presse.
Tensions avec Washington
Donald Trump a relancé au printemps un programme d’accueil spécifique, justifié par un prétendu "génocide" contre les fermiers blancs. Après un premier vol spécial en mai transportant 49 personnes, Washington prévoit désormais des arrivées régulières par vols commerciaux. Pretoria, de son côté, refuse de faciliter la délivrance de visas aux employés de l’ONG kényane Church World Service, chargée par les États-Unis de traiter les demandes.
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Chiffres contestés
Selon la police sud-africaine, seuls six meurtres sur des exploitations agricoles ont été recensés au premier trimestre 2025, la plupart visant des employés noirs. Le groupe identitaire afrikaner AfriForum, qui mène campagne à l’international, avance de son côté le chiffre de 37 fermiers tués en 2024.
Poids économique et diplomatique
Cette controverse s’ajoute aux différends persistants entre Pretoria et Washington, déjà exacerbés par la plainte sud-africaine pour génocide contre Israël devant la CIJ et par les critiques américaines contre les réformes foncières et la discrimination positive. Les surtaxes douanières de 30% imposées par les États-Unis sur les exportations sud-africaines pourraient menacer entre 30 000 et 100 000 emplois, selon les estimations officielles.
"Nous devons nous préparer à toute éventualité", a averti Ronald Lamola, admettant que les négociations commerciales en cours avec Washington restent incertaines.
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