La RDC en campagne à l'ONU pour obtenir la reconnaissance d'un "génocide" des Congolais dans l'est du pays

Actus. La République démocratique du Congo (RDC) a lancé mardi 9 septembre à l’ONU une campagne pour la reconnaissance de ce qu'elle juge être un "génocide" des Congolais dans l’est de la RDC, dénonçant le "silence" international face à trois décennies de violences meurtrières.

La RDC en campagne à l'ONU pour obtenir la reconnaissance d'un "génocide" des Congolais dans l'est du pays
Samuel Mbemba, ministre des droits de l'homme en RDC, souhaite la reconnaissance de ce qu'elle juge être un "génocide" des Congolais dans l'Est de la RDC. - Mbemba Kabuya - Wikicommons

La République démocratique du Congo (RDC) a lancé mardi 9 septembre une "campagne" pour obtenir de l’ONU la reconnaissance de qu'elle juge être un "génocide" contre les Congolais dans l’est du pays, ravagé par les conflits depuis trois décennies.

"Nous sommes en campagne pour que le monde brise son silence. Nous avons commencé à Genève [siège de l'ONU en Europe]. Nous irons aussi à New York [siège de l'ONU] pour que les dirigeants se rendent compte que ce qui se passe en RDC mérite d’être nommé", a déclaré le ministre congolais des Droits de l’homme, Samuel Mbemba, en conférence de presse.

Kinshasa déplore que l’organisation internationale n’ose pas employer le mot "génocide" malgré la multiplication des massacres. "Il s’agit de faits qui existent depuis trente ans", a insisté le ministre.

Trois décennies de violences

Région riche en minerais et frontalière du Rwanda, l’est de la RDC est déchiré par des affrontements depuis 30 ans. Les violences se sont encore aggravées début 2025 : le groupe armé M23, soutenu par Kigali, a pris Goma en janvier puis Bukavu en février, deux capitales provinciales stratégiques du Nord et du Sud-Kivu.

Une enquête de l’ONU a récemment fait état de possibles crimes de guerre et crimes contre l’humanité "commis par toutes les parties", qu’il s’agisse du M23, de l’armée congolaise ou de groupes affiliés.

Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk, a rappelé mardi devant le Conseil des droits de l’homme ces violations graves. "Il aurait pu aller jusqu’à qualifier les faits de génocide", a répondu Samuel Mbemba, accusant le Rwanda et ses "supplétifs" de crimes "massifs et systématiques".

Entre justice et négociations

Le ministre congolais a notamment évoqué le massacre de près de 300 civils en juillet dans le Rutshuru et les exécutions sommaires attribuées au M23 par Human Rights Watch, qui dénonce plus de 140 victimes, principalement hutu.

Malgré ces accusations, Kinshasa a signé en juillet un cessez-le-feu avec le M23 à Doha, ouvrant la voie à des pourparlers de paix. Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a assuré que cette campagne internationale n’était "pas incompatible" avec les négociations en cours.

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