Les enlèvements de travailleurs humanitaires sont en hausse au Soudan du Sud, selon deux responsables humanitaires exerçant pour des groupes internationaux. Le nombre de captures a doublé par rapport à l’année 2024 : les deux responsables comptabilisent 30 kidnappings alors que l’année n’est pas encore terminée, selon l’agence de presse américaine AP.
Grâce aux négociations, plusieurs employés ont pu être libérés après le paiement de rançons. Mais un humanitaire a été tué en captivité au début du mois de septembre, selon plusieurs sources, dont Edmund Yakani, un éminent militant des droits civiques dans le pays.
Une paix fragile
La guerre civile dans ce pays, causée par l’opposition entre le président Salva Kiir et le vice-président Riek Machar, avait fait près de 400 000 morts en cinq ans. Elle s’est terminée en 2018, ouvrant la voie à un gouvernement fragile.
Riek Machar, placé en résidence surveillée depuis mars, a été inculpé pour "crimes contre l’humanité", jeudi 12 septembre.
L’armée ougandaise, présente au Soudan du Sud, a également été accusée d’avoir utilisé des armes chimiques dans le Nord-Est, notamment des barils d’explosifs contenant un liquide "hautement inflammable" ayant tué des civils, ce qu’elle a démenti.
MSF n'exerce plus au Soudan du Sud
En juillet dernier, l’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) a suspendu ses opérations dans deux comtés du Soudan du Sud après qu’un employé a été enlevé sous la menace d’une arme. Cet enlèvement survient seulement quatre jours après qu’un autre professionnel a été capturé dans un convoi humanitaire de santé voyageant à bord d’une ambulance de MSF.
#SoudanduSud : La semaine dernière, un collègue de MSF et une employée du ministère de la Santé ont été enlevés à quelques jours d’intervalle.
— Doctors Without Borders / Médecins Sans Frontières (@MSF_canada) August 7, 2025
MSF suspend donc ses activités dans les comtés de Yei et Morobo pendant six semaines. https://t.co/gUPqkNbnlT
"Bien que nous soyons profondément engagés à fournir des soins à ceux qui en ont besoin, nous ne pouvons pas laisser notre personnel travailler dans un environnement dangereux", a déclaré le docteur Ferdinand Atte, chef de mission de MSF au Soudan du Sud, dans un communiqué.
- Pour appronfondir : Famine et épidémie de choléra : au Soudan du Sud, une situation dramatique selon une agence de l'ONU
Parallèlement, les violences visant les travailleurs humanitaires ont augmenté à l’échelle mondiale, a déclaré le groupe de recherche indépendant Humanitarian Outcomes. Dans un rapport publié en août dernier, l’organisation a indiqué que 2024 avait été l’année la plus meurtrière jamais enregistrée, avec 383 travailleurs humanitaires tués et 861 autres victimes de violences majeures, avertissant que 2025 était en passe de la surpasser.
Avec l'AFP.
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