Le tribunal spécial qui juge Riek Machar, ex vice-président du Soudan et opposant au président Salva Kiir, a annoncé mercredi 1er octobre la suspension de la retransmission en direct de son procès pour "crimes contre l’humanité", invoquant la protection des témoins. Cette décision ravive les inquiétudes d’un nouvel embrasement dans un pays encore marqué par une guerre civile meurtrière.
Un procès hautement politique
Ancien vice-président et rival historique du chef de l’État Salva Kiir, Riek Machar est accusé d’avoir coordonné une attaque sanglante contre l’armée à Nasir, dans le nord-est du pays. Arrêté fin mars et placé en résidence surveillée, il est inculpé depuis le 11 septembre aux côtés de sept co-accusés. Tous rejettent des accusations qu’ils jugent "montées de toutes pièces", tandis que sa défense dénonce un procès "politique". Lundi 29 septembre, le parquet avait assuré qu’il présenterait des preuves "indiscutables", comprenant des témoignages, des relevés téléphoniques et des échanges sur WhatsApp "authentifiés conformément aux normes internationales".
Le spectre d’un nouveau conflit
La guerre civile qui a opposé de 2013 à 2018 les partisans de Riek Machar et ceux de Salva Kiir a fait environ 400 000 morts. Si un accord de paix signé en 2018 avait instauré un fragile partage du pouvoir, l’inculpation de l’opposant a déclenché de nouveaux appels à la mobilisation militaire de la part de ses soutiens, certains appelant ouvertement à un "changement de régime". Le parquet affirme que Riek Machar et ses alliés voulaient "livrer une guerre contre l’État" et collectaient des fonds destinés "à des fins terroristes". Le procès doit reprendre vendredi, mais l’ombre d’un retour aux violences plane à nouveau sur le Soudan du Sud, indépendant depuis 2011.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.