Soudan du Sud: l'armée ougandaise viole l'embargo sur les armes, selon Amnesty International

Actus. Le Conseil de sécurité des Nations unies doit renouveler et faire respecter l'embargo sur les armes imposé au Soudan du Sud, a exhorté mercredi Amnesty International, qualifiant la présence de troupes ougandaises dans le pays de violation flagrante de cet accord.

Soudan du Sud: l'armée ougandaise viole l'embargo sur les armes, selon Amnesty International
Juba, capitale du Soudan du Sud ( illustration ) - Wikimedia commons

Le Soudan du Sud est meurtri par des affrontements depuis plusieurs mois entre le camp du président Salva Kiir et celui de son vice-président Riek Machar, arrêté en mars.

En mars, après des combats dans le nord-est entre l'armée et une milice que le pouvoir affirme loyale à M. Machar, l'Ouganda voisin a annoncé avoir déployé des forces spéciales dans le pays pour y soutenir M. Kiir. 
Au Soudan du Sud, l'embargo sur les armes, qui doit expirer le 31 mai, est en vigueur depuis 2018, lorsqu'un accord de paix, a mis fin à une guerre civile entre les forces de MM. Kiir et Machar, qui a duré cinq ans et fait plus de 400.000 morts. Or selon Amnesty, l'arrivée des troupes ougandaises à Juba, ainsi que des "véhicules blindés de transport de troupes et des camions militaires transportant des chars" au Soudan du Sud, visibles dans plusieurs vidéos en ligne que l'ONG affirme avoir vérifiées, "violent" les termes de l'embargo.

Inquiétudes de l'ONG Amnesty International

Bien que cet accord prévoie des exemptions, ni les autorités sud-soudanaises ni les autorités ougandaises n'en ont demandées au Conseil de sécurité de l'ONU, remarque Amnesty international. "Si l'embargo onusien sur les armes n'a pas été une panacée, la situation des droits humains serait très certainement pire sans lui", souligne Tigere Chagutah, directeur régional d'Amnesty pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe, dans un communiqué. "Ce n'est pas le moment de lever l'embargo et d'ajouter de nouvelles armes dans la mêlée", ajoute-t-il, exhortant le Conseil de sécurité à le renouveler, à "le faire respecter et à protéger la vie des civils"
L'Ouganda, qui avait déjà envoyé des troupes au Soudan du Sud en 2013 pour soutenir le gouvernement du président Kiir, avant de s'en retirer officiellement à la fin 2015, a régulièrement été accusé d'ingérences dans le plus jeune pays du monde. 

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Les rendez-vous santé
Nos applications
Facebook
Twitter
Instagram
Soudan du Sud: l'armée ougandaise viole l'embargo sur les armes, selon Amnesty International