Maroc: trois ans de prison pour une militante des droits de l’homme

"Le tribunal de première instance de Casablanca l'a condamnée mardi soir à trois ans de prison ferme et 20.000 dirhams d'amende", soit plus de 1.880 euros, a indiqué à l'AFP Me Ahmed Aït Bennacer, qualifiant la sentence d'"injuste". 
En détention depuis le 1er juillet, Saida El Alami, âgée d'une cinquantaine d'années, a été jugée pour "outrage à magistrat", "diffusion de fausses allégations" et "dénonciation d'une infraction" qu'elle "sait ne pas avoir existé", après des publications et lives sur Facebook critiquant notamment des politiques publiques, a précisé l'avocat.

🇲🇦⛓️|Une bloggeuse condamnée à 3 ans de prison ferme

Condamnée à 3 ans de prison ferme par le tribunal correctionnel à Casablanca, avec une amende de 20k dhs, Saida El Alami a été arrêté pour outrage à un corps constitué, outrage à la justice et diffusion de fausses allégations. pic.twitter.com/x5hEDMFZjQ

— Moroccan History 🇲🇦۞ (@MoroccanSories) September 17, 2025

Des accusations vagues et imprécises selon ses avocats 

"Les faits qui lui sont reprochés sont vagues et imprécis", a souligné Ali Reda Ziane, un autre de ses avocats, précisant que la défense allait lui recommander de faire appel. Contacté par l'AFP, le parquet n'était pas joignable dans l'immédiat. 

Maroc : 30 mois de prison pour la militante féministe Ibtissame Lachgar, accusée de blasphème

Placée en détention en mars 2022, Saida El Alami avait été condamnée en septembre de la même année à trois ans de prison pour "outrage envers un corps constitué". En octobre 2023, elle avait reçu une nouvelle peine en appel de huit mois ferme pour des propos jugés offensants envers le roi Mohammed VI et la justice, tenus lors de son premier procès. Elle avait bénéficié d'une grâce royale en juillet 2024.