Le continent africain concentre 40 % des conflits en cours. Gilles Carbonnier, vice-président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), alerte ce jeudi 23 octobre sur cette hausse de la violence.
"Pire crise humanitaire au monde"
Pour le vice-président du CICR, la situation la plus "inquiétante" est au Soudan, en proie depuis avril 2023 à une sanglante guerre civile. Les affrontements entre l’armée régulière et les Forces de soutien rapide (FSR) ont fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions d’habitants et provoqué ce que l’ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde". Dans le pays, le "système de santé est en grande partie détruit", a souligné Gilles Carbonnier, exprimant son inquiétude quant à la recrudescence des épidémies, notamment de choléra et de dengue.
Gilles Carbonnier a également regretté une "recrudescence des hostilités" en Somalie, pays de la Corne de l’Afrique confronté aux attaques des jihadistes shebab, ou encore dans l’est de la RDC, où les violences ont gagné en intensité depuis janvier avec la prise des grandes villes de Goma et de Bukavu par le groupe armé M23, soutenu par Kigali.
"Ce qui est très inquiétant, c’est qu’il y a une hausse de 45 % du nombre de situations de conflits armés en Afrique depuis 2020", a affirmé M. Carbonnier lors d’un entretien avec l’AFP.
📍 RD Congo | Dans le Nord-Kivu, le conflit a bouleversé la vie de nombreuses familles, comme celle de Nyalala.
— CICR (@CICR_fr) October 16, 2025
Pour renforcer leur résilience face à l’insécurité alimentaire, nous avons lancé un projet d’élevage piscicole à Luofu. #JournéeMondialeDeLAlimentation pic.twitter.com/aUY4gj3c9Q
Manque de financement
Ces "plus de 50 situations de conflits armés actifs en Afrique", qui représentent "environ 40 % des conflits totaux dans le monde", ont déplacé quelque 35 millions de personnes sur le continent, soit "presque la moitié des personnes déplacées" à l’échelle mondiale, a-t-il encore résumé.
Alors que "les besoins sont énormes", le CICR, comme les autres organisations humanitaires, est confronté à une baisse des financements de l’aide internationale, a jugé Gilles Carbonnier. En cause notamment : le démantèlement de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) par le président américain Donald Trump et la baisse des financements des pays de l’OCDE et de l’Union européenne.
- Lire aussi : Crimes de guerre et crimes contre l’humanité en RDC : l’ONU pointe la responsabilité de tous les acteurs
En juillet dernier, une étude internationale avait révélé que l’effondrement des financements américains dédiés à l’aide internationale pourrait entraîner plus de 14 millions de morts supplémentaires d’ici 2030 parmi les plus vulnérables, dont un tiers d’enfants. "Cela nous oblige à des arbitrages très douloureux, où nous devons réduire, voire cesser, certaines de nos opérations pour en prioriser d’autres", a-t-il encore souligné.
Avec l'AFP
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