Une initiative portée par Washington et ses alliés arabes
Le Conseil de souveraineté du Soudan, présidé par le chef de l’armée Abdel-Fattah Al-Burhane, doit examiner ce mardi une proposition américaine de cessez-le-feu, selon une source gouvernementale à Port-Soudan. Cette initiative s’inscrit dans les efforts diplomatiques menés depuis plusieurs mois par un groupe de médiation réunissant les États-Unis, l’Égypte, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
A lire aussi : Soudan : pour la Cour pénale internationale, les violences pourraient constituer des crimes de guerre
L’envoyé spécial américain pour l’Afrique, Massad Boulos, a conduit ces derniers jours une série d’entretiens au Caire afin de finaliser le projet de trêve humanitaire proposé mi-septembre. Il a notamment rencontré le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, à qui il a présenté « une explication détaillée des efforts des États-Unis pour mettre fin à la guerre et faciliter l’entrée de l’aide humanitaire », selon un communiqué de la Ligue arabe.
Une guerre interminable et une catastrophe humanitaire 
  
Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans une guerre dévastatrice opposant les forces du général Al-Burhane à celles du général Mohamed Hamdan Daglo, dit Hemetti, chef des Forces de soutien rapide (FSR). Le conflit, né d’une lutte de pouvoir entre les deux anciens alliés du coup d’État de 2021, a déjà fait des dizaines de milliers de morts et près de 12 millions de déplacés, selon les Nations unies, qui décrivent la situation comme la pire crise humanitaire au monde.
MSF dénonce les atrocités de masse et les massacres effroyables commis à la fois de façon indiscriminée et sur des groupes ethniques ciblés, cette semaine à El Fasher au #Soudan. Communiqué ⬇️ https://t.co/DUdGfRUXRB
— MSF France (@MSF_france) November 1, 2025
La prise de la ville d’El-Facher, au Darfour, le 26 octobre, après 18 mois de siège, a marqué un tournant dramatique. Les FSR, désormais maîtres du dernier bastion stratégique de l’armée dans la région, sont accusées de massacres de civils, viols, pillages et attaques contre les humanitaires. Des témoignages, images satellites et vidéos publiées par les combattants eux-mêmes viennent étayer ces accusations.
Un fragile espoir diplomatique
Malgré plusieurs tentatives de médiation depuis 2023, aucun cessez-le-feu durable n’a été respecté. Les efforts récents du groupe de médiation n’avaient, jusqu’ici, donné aucun résultat concret. Fin septembre, Massad Boulos avait déjà exprimé à l’ONU l’espoir d’un accès humanitaire à El-Facher, sans succès. 
 Cette nouvelle proposition américaine, présentée comme une « trêve humanitaire élargie », vise à rouvrir les corridors d’aide et à relancer un processus politique « soudano-soudanais ». 
Mais sur le terrain, les combats se poursuivent, rendant tout progrès diplomatique incertain. 
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
						
						
						
						
						
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.