Le ministre soudanais de la Défense, Hassan Kabroun, a affirmé, mardi 04 novembre, que la guerre contre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) allait « continuer », après une réunion gouvernementale consacrée à une proposition américaine de cessez-le-feu.
« Nous remercions l’administration Trump pour ses efforts et ses propositions afin de parvenir à la paix », a-t-il déclaré dans un discours télévisé, avant d’ajouter : « Les préparatifs pour la bataille du peuple soudanais sont en cours ». Selon lui, la guerre constitue « un droit national légitime ». Aucun détail sur la proposition américaine n’a été rendu public.
The Assistant Commander-in-Chief of the Sudanese Armed Forces, Lt. Gen. Yasir al-Atta, on Tuesday vowed to achieve a decisive victory against the Rapid Support Forces (RSF), predicting their imminent collapse in the states of Kordofan and the Darfur region.… pic.twitter.com/7VvfDIB4be
— Sudan Tribune (@SudanTribune_EN) November 4, 2025
Une guerre qui s’enlise depuis plus de deux ans
Le Soudan est ravagé depuis avril 2023 par une guerre entre l’armée du général Abdel-Fattah Al-Burhane et son ancien allié Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemetti », chef des FSR.
Le 26 octobre, ces dernières ont pris le contrôle d’El-Facher, dernière grande ville de la région du Darfour qui échappait encore à leur emprise. Les combats se concentrent désormais sur le Kordofan, dans le centre du pays, où l’ONU dénonce de graves exactions et des déplacements massifs de civils.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exhorté mardi les deux camps à « venir à la table des négociations » et à « mettre fin à ce cauchemar de violence ». Il a averti que « la crise terrifiante au Soudan est en train de devenir incontrôlable ».
#Soudan | Témoignages d’horreurs à #ElFasher : exécutions sommaires, viols collectifs, attaques contre des soignants et destructions d’infrastructures médicales - @UNHumanRights
— ONU Genève (@ONUGeneve) November 3, 2025
« Nos ressources sont limitées. Ne tournez pas le dos au peuple soudanais. » - @WHO pic.twitter.com/ymwjSrBB8o
Une médiation régionale au point mort
Ces derniers jours, l’émissaire américain pour l’Afrique, Massad Boulos, a mené des discussions au Caire avec le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, et le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit. Le diplomate a détaillé les efforts américains visant à « mettre fin à la guerre, acheminer l’aide humanitaire et lancer un processus politique soudano-soudanais ».
Mais le plan global de paix proposé par le groupe de médiation dit du Quad — qui réunit les États-Unis, l’Égypte, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis — reste sans effet. Le général Burhane a déjà rejeté les propositions américaines prévoyant l’exclusion des deux chefs belligérants d’une future transition politique.
Des civils piégés et une crise humanitaire extrême
Depuis la chute d’El-Facher, après 18 mois de siège, les témoignages s’accumulent sur des exécutions, viols, pillages et attaques contre les humanitaires.
La représentante de l’ONU pour les affaires humanitaires, Denise Brown, a dénoncé une ville « barricadée » et inaccessible à l’aide. « La livraison d’aide de survie cruciale reste bloquée par les FSR », a-t-elle déclaré.
Environ 71 000 civils ont fui la ville depuis sa prise, selon l’ONU, certains trouvant refuge à Tawila, à 70 km à l’ouest. Dans la capitale, Khartoum, des enfants ont manifesté lundi en brandissant des pancartes : « Ne tuez pas les enfants, ne tuez pas les femmes ».
Le conflit a déjà fait des dizaines de milliers de morts et près de 12 millions de déplacés, sur fond de rivalités régionales. Les FSR seraient appuyées par les Émirats arabes unis, tandis que l’armée reçoit un soutien de l’Égypte, de l’Arabie saoudite, de l’Iran et de la Turquie, selon des observateurs. Tous ces pays nient toute implication directe.
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