Le Soudan du Sud a accusé l'aviation soudanaise d'avoir de nouveau bombardé lundi et mardi son territoire, au moment où l'Union africaine (UA) multiplie les contacts pour ramener les deux pays à la table des négociations.
"Le Soudan du Sud considère ces bombardements aériens (...) comme une grave menace à la paix et la sécurité régionales et internationales," a déclaré le ministre sud-soudanais de l'Information, Barnaba Marial Benjamin, devant la presse.
Selon le responsable, les bombardements ont visé la région de Werguet, dans l'Etat sud-soudanais du Bahr el Ghazal-Nord, frontalier de la province soudanaise du Darfour-Sud.
Il n'était pas possible, dans l'immédiat, d'obtenir une confirmation indépendante de ces raids aériens.Le Soudan nie régulièrement ce genre d'accusations.
M. Benjamin a également accusé l'aviation soudanaise d'avoir survolé lundi la capitale sud-soudanaise Juba."Il y a eu des survols, par des avions Antonov, de Juba, qui n'ont pas répondu à nos demandes de communication aérienne," a-t-il affirmé.
"Le Soudan du Sud observe la crise de très près," a poursuivi le ministre, affirmant, sans donner plus de détails, que son pays serait "forcé à réagir à ces actes d'agression".
Les tensions entre le Soudan et le Soudan du Sud se sont envenimées fin mars quand des combats d'une violence sans précédent depuis l'accès à l'indépendance du Sud, en juillet, ont éclaté, et que les pourparlers menés sous l'égide de l'UA pour régler les différends post-partition du Soudan ont été suspendus.
Les affrontements armés à la frontière semblaient s'être calmés ces derniers jours, mais les deux parties, qui affirment toutes deux vouloir la paix, n'ont pas respecté la date butoir du 16 mai que leur avaient donnée les Nations unies pour revenir à la table des négociations.
Depuis la fin de la semaine dernière, le médiateur en chef de l'UA, Thabo Mbeki, fait des allers-retours entre Khartoum et Juba pour tenter de relancer les discussions.
Lundi, il a assuré que les deux voisins, que des décennies de guerre civile ont déjà opposés dans le passé, se mettraient cette semaine d'accord pour une date de reprise des négociations.Mardi soir, il devait encore rencontrer le président soudanais Omar el-Béchir à Khartoum.
Parmi les sujets de contentieux entre Juba et Khartoum figurent le partage de ressources pétrolières - le Sud a hérité des trois-quarts des réserves de brut du Soudan d'avant partition mais reste entièrement tributaire des oléoducs du Nord pour exporter - la démarcation de la frontière commune, ou encore des accusations réciproques de soutien à des groupes rebelles.
Outre la date butoir du 16 mai, le Conseil de sécurité de l'ONU a donné trois mois à Juba et Khartoum pour résoudre ces différends.
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