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Cameroun: les autorités doivent protéger les détenus du choléra, selon HRW

Les autorités camerounaises doivent protéger les détenus face à une épidémie de choléra qui se propage dans des prisons "surpeuplées" où "les mesures d'hygiènes sont difficiles à mettre en place", a exhorté samedi Human Rights Watch (HRW).

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9 avril 2022 à 9h36 par AFP

Cette maladie diarrhéique aiguë, due à une bactérie, dont on peut mourir en quelques heures en l'absence de traitement, réapparaît périodiquement dans ce pays d'Afrique centrale peuplé de plus de 25 millions d'habitants. "Au moins six détenus de la deuxième plus grande prison du Cameroun (...) à Douala sont morts du choléra depuis mars", a souligné HRW dans un communiqué, évoquant les "craintes" que le bilan n'augmente en raison de "prisons surpeuplées". "Nous sommes 50 entassés dans 9 mètres carrés. Il n'y a pas d'eau à boire et les conditions d'hygiène sont déplorables", a déclaré un détenu, cité par HRW. Les autorités camerounaises doivent "s'assurer que tous les prisonniers soient détenus dans des conditions humaines et dignes", a souligné HRW. Selon le ministre camerounais de la Santé, Manaouda Malachie, 105 personnes sont mortes du choléra depuis le début de l'épidémie en octobre 2021. Le choléra "a été jusqu'à présent identifié dans 6 des 10 régions du pays, dont le Sud-Ouest" anglophone du pays, en proie à un sanglant conflit séparatiste, selon HRW. MSF a annoncé mardi de suspendre ses activités humanitaires dans la région du Sud-Ouest en raison de la détention de quatre employés locaux accusés de "complicité" avec des rebelles. Début 2021, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estimait qu'il y a avait chaque année 1,3 à 4 millions de cas de choléra et 21.000 à 143.000 décès dus à cette maladie dans le monde. "Des vaccins anticholériques sûrs, administrés par voie orale, doivent être utilisés conjointement à l'amélioration de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement pour limiter les flambées de choléra et favoriser la prévention dans les zones connues pour être à haut risque", selon l'organisation onusienne.