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L'ONU demande une enquête "indépendante" sur les meurtres de manifestants au Soudan

La haute-commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU a exprimé vendredi son inquiétude face au meurtre d'au moins neuf manifestants, dont un mineur, par les forces de sécurité au Soudan, réclamant une "enquête indépendante".

AFRICA RADIO

1er juillet 2022 à 19h51 par AFP

"Je demande aux autorités de mener une enquête indépendante, transparente, approfondie et impartiale sur la réponse des forces de sécurité, conformément aux normes internationales en vigueur", a déclaré Michelle Bachelet dans un communiqué, insistant sur le fait que "les victimes, les survivants et leurs familles ont droit à la vérité, à la justice et à réparation." Cet appel fait suite à la répression sanglante de manifestations qui ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes jeudi dans tout le pays pour réclamer la fin du régime militaire. Michelle Bachelet s'est dite "alarmée" par la mort de neuf personnes, dont un jeune de 15 ans, alors que la police avait annoncé "qu'elle n'utiliserait pas la force meurtrière pour disperser les manifestants". Le bilan des violences liées aux manifestations s'élève à 113 morts depuis la prise du pouvoir par l'armée, dirigée par Abdel Fattah al-Burhan, en octobre dernier. Le dernier décès en date a été signalé vendredi après qu'un manifestant a succombé à des blessures infligées lors d'un rassemblement le 24 juin, selon des médecins pro-démocratie. "Jusqu'à présent, personne n'a été tenu pour responsable de ces décès", a déclaré Mme Bachelet, citant des rapports indiquant que lors des manifestations de jeudi, "les forces de sécurité conjointes ont utilisé des balles réelles, ainsi que des gaz lacrymogènes et des canons à eau contre les manifestants." "Selon des sources médicales, la plupart des personnes tuées ont reçu des balles dans la poitrine, la tête et le dos", a-t-elle ajouté. La responsable de l'ONU a également dénoncé l'arrestation d'au moins 355 manifestants à travers le pays, dont 39 femmes et "un nombre considérable d'enfants." "En aucun cas la force n'est autorisée pour dissuader ou intimider les manifestants d'exercer leurs droits à la liberté d'expression et de réunion pacifique, ou pour les menacer de leur faire du mal pour cela", a-t-elle insisté. "La force létale est une mesure de dernier recours et uniquement dans les cas où il existe une menace imminente de mort ou de blessure grave."