Conflit dans l'est de la RDC. Le Rwanda annonce la signature d'un accord de paix en juin

Un accord de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda pourrait être signé à la Maison Blanche d’ici la mi-juin, a annoncé mardi 6 mai le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe. Cette avancée survient dans un contexte de tensions persistantes dans l’est de la RDC, où les rebelles du M23 poursuivent leur offensive.

Depuis janvier, le M23 a conquis plusieurs villes stratégiques, provoquant des milliers de morts et des déplacements massifs de population. Les Nations unies accusent Kigali de soutenir militairement ce groupe, ce que le Rwanda dément, affirmant agir en réponse à la présence de groupes armés hostiles sur le sol congolais.

Une médiation américaine

Un projet d’accord avait été évoqué lors de discussions en avril aux États-Unis. Selon Olivier Nduhungirehe, la prochaine étape consistera à fusionner les propositions des deux pays dans un "texte unique", avant une réunion entre ministres des Affaires étrangères à Washington prévue pour la troisième semaine de mai.

La signature officielle de l’accord est attendue à la Maison Blanche à la mi-juin. Cette perspective intervient au lendemain d’une déclaration de l’envoyé spécial américain pour l’Afrique, Massad Boulos, qui a salué sur X la réception d’un "projet de proposition de paix".

Un processus fragile

Malgré cette avancée diplomatique, la méfiance reste vive entre les deux pays. Les précédents cessez-le-feu avec le M23 ont tous été violés, et le conflit a provoqué une grave crise humanitaire dans l’est congolais.

Kinshasa continue de réclamer un retrait des troupes rwandaises et la fin du soutien présumé au M23. Kigali, de son côté, demande des garanties de sécurité contre les FDLR, un groupe armé issu des responsables du génocide rwandais de 1994.

Le succès de cette médiation américaine pourrait marquer un tournant décisif pour la stabilité régionale, mais les obstacles restent nombreux.